Médaillée d’argent, l’équipe de France de concours complet réalise le rêve olympique de Thaïs Meheust, cavalière décédée dans un accident
L’un des trois membres de l’équipe, Stéphane Landois, montait le cheval avec lequel le cavalier a eu un accident mortel en compétition en septembre 2019.
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A l’issue de son excellente épreuve de dressage, Stéphane Landois a levé les bras et les yeux au ciel, comme pour dire à Thaïs Meheust : «Celui-là est pour toi« . Le cavalier de 30 ans, membre de l’équipe de France de concours complet, en selle sur son gris Chaman Dumontceau*Ride For Thaïs, a traversé les trois épreuves de la discipline avec un seul visage en tête. Celui de la cavalière, sa meilleure amie, décédée en septembre 2019 après un accident mortel sur un parcours de cross au Haras du Pin. Elle montait alors Chaman et n’avait que 22 ans.
Thaïs avait un rêve : emmener le hongre gris à Versailles pour les Jeux de Paris. « A Suite à l’accident, ses parents m’ont proposé de le recueillir et d’essayer de continuer l’aventure. »il nous l’a dit avant de partir pour les Jeux. C’est fait, et avec style, le couple est reparti avec la médaille d’argent par équipe. « Tout le monde l’a vu et ressenti, l’ambiance était particulière, surtout quand ça s’est arrêté et que la note est tombée. Je pense que tout le monde a pensé à Thaïs aussi, c’est ça qui est génial »a livré le cavalier après le premier test.
« Ma femme et moi n’avons pas participé à une compétition depuis le décès de Thaïs il y a cinq ans. (…) Il a fallu faire un effort. Ce n’était pas facile », a-t-il ajouté. confie Marc-Henri Méheust, le père de Thaïs, à nos confrères de Ouest de la France. « À la fin de sa convalescence, (Stéphane) avait le doigt en l’air. Il travaille toujours dans cet esprit de faire plaisir à Thaïs, et à nous aussi »il décrit.
Pour lui et son épouse, Stéphane Landois, la charge émotionnelle était très forte ces derniers jours. Tellement forte qu’il était difficile de contenir leur émotion. « On a tous un peu pleuré aussi. (…) Cela m’a rappelé les bons souvenirs qu’on avait avec Thaïs lors d’autres compétitions internationales. »
« Shaman n’est pas responsable et ne le sera jamais. Comme l’a dit Thaïs : c’était un cheval pour aller aux Jeux et elle avait raison. »
Marc-Henri Méheust, père de Thaïs Méheustvers l’Ouest de la France
L’ombre du cavalier disparu plane jusque dans l’intimité de l’équipe de France. N’étant pas hébergés au village olympique, ses membres dorment, pendant les Jeux, chez des particuliers qui ont accepté de léguer leur domicile à la Fédération française d’équitation (FFE). Le destin a attribué une chambre un peu particulière à Stéphane Landois. Sur la porte, le prénom Thaïs, celui de l’occupante habituelle des lieux. Comme un écho lointain rappelant aux Bleus leur mission.