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médaillé de bronze, le décathlète Makenson Gletty sort de l’ombre et fixe date pour Paris

Sans réaliser un décathlon parfait, le Français de 25 ans a devancé mardi son aîné médiatique Kevin Mayer (5e). Dans le même temps, le Haut-Savoyard validait son ticket pour les Jeux Olympiques.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Le décathlète français Makenson Gletty à l'arrivée de son 110 mètres haies, le 11 juin 2024, aux Championnats d'Europe à Rome.  (ANDRÉAS SOLARO / AFP)

Une médaille pleine de promesses. Et l’opportunité de passer de l’ombre d’un géant à la lumière. Pour sa première cape tricolore dans un championnat en extérieur, le décathlète Makenson Gletty a décroché le bronze mardi Le 11 juin, aux Championnats d’Europe à Rome.

Avec un total de 8 606 points, porté par quatre records personnels dans les dix épreuves, il a du même coup assuré être de la fête en moins de deux mois aux Jeux Olympiques de Paris. Enfin, au passage, Makenson Gletty s’est offert le luxe de faire mieux que son aîné Kevin Mayer, recordman du monde de la discipline, 5ème avec 8476 points.

A Rome, le Français de 25 ans il y a quelques années, il a acquis confiance et peut-être encore plus compris qu’il avait sa place parmi l’élite mondiale. Avec son nouveau record personnel, Makenson Gletty réalise la deuxième performance française de l’histoire, derrière Kevin Mayer, et entre dans le top 40ème mondial de tous les temps.

« JE trace mon chemin. C’est satisfaisant parce que je vois que le travail paie. Et surtout, ça fait du bien d’affirmer ce que je vaux et de repartir d’ici sans regrets. »

Makenson Gletty, médaillé de bronze au décathlon

en zone mixte

« Je savais qu’il était en bonne forme. Je savais aussi qu’il avait progressé et qu’il pouvait jouer des rôles de premier plan. Pouvoir l’exprimer avec un total et une médaille n’est pas encore un aboutissement, mais une concrétisation des progrès et du travail réalisé au cours des six derniers mois. » a ajouté Rudy Bourguignon, son entraîneur depuis un an et demi à Nice Côte d’Azur Athlétisme.

Même les 13″88 claquaient seuls sur la piste après avoir pu utiliser leur 110 mètres haies, victime d’un haut-parleur défectueux lors de la course inaugurale, n’a pas surpris l’entraîneur. « Lorsqu’il peut passer en mode guerrier, il peut déplacer des montagnes. »

A Rome, le décathlète, né en Haïti et adopté à l’âge de sept ans ans par un couple haut-savoyard, arrivé avec l’envie de prendre des repères sans avoir atteint un sommet de forme, réservé aux Jeux Olympiques. « Je vois ces championnats comme un tremplin vers Paris. Si je n’étais pas venu, je serais parti dans les limbes pour les Jeux olympiques.

Pour sa troisième sélection en équipe de France, Makenson Gletty confiait, avant son entrée en lice, se sentir bien plus à sa place que lors de ses débuts européens en salle à Istanbul en 2023 (dans un heptathlon), qu’il avait terminé à la neuvième place. , freiné par un zéro au saut à la perche. « J’ai découvert, j’avais un peu plus de pression pour échouer. Là, je vais tout mettre en œuvre. Cela me mettra déjà à moitié dans l’arène par rapport aux JO. »

Makenson Gletty termine ces Championnats d'Europe en bronze.  Le Français a également réussi à atteindre les minima et sera donc présent aux côtés de Kevin Mayer pour défendre la France lors du décathlon des Jeux de Paris.

Makenson Gletty : « Cette médaille vient du cœur »
Makenson Gletty termine ces Championnats d’Europe en bronze. Le Français a également réussi à atteindre les minima et sera donc présent aux côtés de Kevin Mayer pour défendre la France lors du décathlon des Jeux de Paris.

Un manque de confiance qui est son point faible selon Stéphane Diagana, consultant en athlétisme à France Télévisions. « Il a des qualités physiques extraordinaires et un potentiel assez incroyable qu’il commence à concrétiser. Il n’en est pas bien conscient. Il a encore du mal à s’évaluer, à ressentir les choses dans ses apprentissages, cela peut le ralentir. » » croit celui qui préside le club où évolue Makenson Gletty. « En même temps, c’est une chance de pouvoir fonctionner ainsi, car il y a encore beaucoup à faire.»

Basé au centre de France de Montpellier de 2018 à 2023, où il a évolué aux côtés de Kevin Mayer, Makenson Gletty rejoint l’équipe de France de jeunes à l’âge de 17 ans. années, mais sans jamais obtenir de reconnaissance au-delà du niveau national. Envie de dépaysement, le décathlète a contacté Rudy Bourguignon, qui vient de prendre la tête d’un groupe dédié aux épreuves combinées à Nice Côte d’Azur Athlétisme.

« Ôn grandit ensemble parce que Je suis un jeune entraîneur. LE Les premiers mois n’ont pas forcément été faciles car il est venu avec son bagage, avec ses façons de faire, de vivre. J’avais le mien. Nous avons un peu accordé nos violons. Ensuite, je pense que dès le premier hiver, les Championnats d’Europe en salle en 2023, où il a raté de peu une médaille, nous ont mistu es sur la bonne voie », retrace l’entraîneur.

« Nous continuons à apprendre ensemble, à nous adapter. Je pense qu’il a encore beaucoup de marge de progression.

Rudy Bourguignon, entraîneur de Makenson Gletty

en zone mixte

Depuis son arrivée à Nice, Makenson Gletty a amélioré son record de 450 points. « LLe chemin n’a pas été facile et c’est aussi ça qui fait sa beauté. » souffle Rudy Bourguignon, qui ne chiffre pas le potentiel qu’il voit chez son élève. « JEelle a énormément mûri. Ce n’est plus le même homme. Il a changé. Il est beaucoup plus consciencieux, beaucoup plus rigoureux dans sa façon de faire. » salue l’entraîneur.

A peine sorti de sa compétition, les yeux rivés sur la performance plus que sur la médaille, Makenson Gletty regardait déjà vers l’avant, les points à corriger avant Paris. « Je vais et je veux continuer à progresser. Il y avait des trous. Le javelot, le disque, je perds encore des points sur les adversaires. Ce sont des choses à ne pas manquer pour Paris. »

Même son de cloche du côté de Stéphane Diagana qui, contrairement à l’heptathlon d’Auriana Lazraq-Khlass, ne qualifie pas la compétition de Makenson Gletty de décathlon parfait. « On voit que le poids n’est pas réussi, tout comme la taille. Au niveau de la longueur, on savait qu’il avait du potentiel. C’est prometteur car il a fait un très gros score avec beaucoup de points d’amélioration sur l’expression de son niveau. Il y a également un chantier de construction sur le poteau. explique l’ancien spécialiste du 400 mètres haies.

Makenson Gletty et Kevin Mayer, lors de la première journée du décathlon des Championnats d'Europe, à Rome, le 10 juin 2024. (HERVIO JEAN-MARIE/KMSP)

Aux côtés de Kevin Mayer, Makenson Gletty côtoyait le très haut niveau. « Il n’est pas à 100 % et il parvient à atteindre les minima. Cela confirme que c’est un grand champion. abandonné, « admiratif », le médaillé. « Si je n’étais pas là, il serait le recordman de France, le petit. Bravo à lui. » a félicité la tête d’affiche de l’athlétisme français.

Une manière pour les plus jeunes de mesurer le chemin à parcourir. « JEIl me manque encore du travail, mais j’y arriverai. Kévin est très motivant, inspirant. » Une manière aussi d’augmenter l’envie de revivre ces moments. « C’est la première fois que je participe à un championnat majeur à ses côtés et ma vision s’élargit. J’ai hâte qu’on se retrouve à Paris et qu’on s’amuse tout en s’amusant. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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