Mcphy energy : les actions Voltalia et McPhy rebondissent après la défaite du Rassemblement National

(BFM Bourse) – Les actions de ces spécialistes des énergies renouvelables montent à la Bourse de Paris après l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire (NFP), dont le programme est plus favorable à ce type d’énergie. En revanche, la menace d’une arrivée au pouvoir du RN, jugée négativement par le marché des renouvelables, est écartée.

Après avoir débuté en baisse, la Bourse de Paris s’est redressée. Le CAC 40 a rebondi de 0,5% lundi en fin de matinée.

« Fin de l’acte 2 des législatives avec plus de sièges qu’anticipé pour le bloc de gauche et sans effondrement de la majorité présidentielle, le Rassemblement national (RN) terminant en troisième position », résume Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés chez IG France.

Des vents favorables pour Voltalia

Le scénario d’une Assemblée nationale sans majorité absolue, qui avait la préférence des marchés, s’est concrétisé. Cela explique le mouvement de hausse de plusieurs secteurs de la cote qui avaient été sanctionnés après la dissolution de l’Assemblée début juin. C’est le cas des groupes audiovisuels ainsi que des énergies renouvelables, qui avaient pâti du scénario d’une potentielle arrivée au pouvoir du Rassemblement national.

A la Bourse de Paris, Voltalia bondissait de 5,1% à 9,70 euros ce lundi matin, après avoir perdu plus de 20% entre l’annonce de la dissolution et vendredi soir, dernière séance avant l’annonce des résultats du second tour des législatives. Le groupe, contrôlé indirectement par la famille Mulliez, produit et vend de l’électricité à partir de ses installations éoliennes, solaires, hydrauliques, de biomasse et de stockage.

Du côté des spécialistes de l’hydrogène, McPhy progresse de 3,9% tandis que Lhyfe s’apprécie de 1,1% ce lundi.

Après les résultats du premier tour, Invest Securities a souligné les craintes du marché concernant les spécialistes des énergies renouvelables en bourse.

« L’annonce d’un RN en tête au premier tour pourrait alimenter les craintes autour du secteur des cleantech qui dépend fortement des subventions. Par exemple, en termes de subventions européennes et françaises, les entreprises de la filière hydrogène (subvention européenne McPhy de 114 millions d’euros ou subvention de l’Etat français Lhyfe de 149 millions d’euros), pourraient être significativement impactées si les subventions étaient réduites à l’avenir », explique le cabinet dans une note datée du lundi 1er juillet.

Des programmes examinés

« Voltalia a mal réagi aux annonces politiques, même si le groupe est peu exposé à l’éolien en France », a-t-il ajouté.

Pourtant, lors de sa journée investisseurs organisée fin juin, l’entreprise avait minimisé les conséquences politiques sur son activité. Elle avait insisté sur sa faible exposition au marché français et au secteur éolien. Mais compte tenu de la réaction du jour, les investisseurs eux-mêmes n’ont pas souscrit à l’avis du management de Voltalia.

Fin juin, le président du RN, Jordan Bardella, avait confirmé lors de la présentation de son programme l’objectif d’un « moratoire sur toute nouvelle construction de parcs éoliens ». Il avait toutefois exclu de vouloir « démanteler » par anticipation les éoliennes « actuellement en fonctionnement ».

« Il est courant de dire que l’arrivée du RN au pouvoir serait une mauvaise nouvelle pour les énergies renouvelables », a souligné John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud.

« Pour autant, le président du RN prône ‘un moratoire sur toute nouvelle construction de parcs éoliens’ mais entend reconstruire une filière photovoltaïque sur le sol français ‘en la protégeant avec des droits de douane au niveau européen’, rappelait-il fin juin. Pour le spécialiste, il était « difficile d’y voir clair » dans la position du président du parti d’extrême droite.

« Pour rappel, la liste de Jordan Bardella est par exemple contre l’interdiction des voitures à moteur thermique d’ici 2035, favorable à l’arrêt du développement de l’éolien et même du solaire et qualifiée d’eurosceptique », note Invest Securities.

Du côté du Nouveau Front populaire (NFP), les engagements pris en matière d’énergies renouvelables sont plus favorables que ceux portés par le RN dans son programme. Le bloc de gauche appelle à « renforcer les filières françaises et européennes de production d’énergies renouvelables et à développer l’énergie hydroélectrique ».

Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse