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McDonald’s, Burger King… Quand le secteur de la restauration rapide doit s’adapter pour recruter

McDonald’s, Burger King… Quand le secteur de la restauration rapide doit s’adapter pour recruter

Dans le secteur de la restauration, la cicatrice laissée par la crise sanitaire du Covid peine encore à se cicatriser. Et la restauration rapide n’échappe pas aux difficultés de recrutement, malgré des conditions d’embauche plus souples que dans la restauration traditionnelle. Face aux attentes différentes des candidats ou au manque de candidatures, les grandes marques doivent faire des efforts d’adaptation, bien plus qu’avant la crise sanitaire.

Au McDonald’s de Sainte-Eulalie, comme dans d’autres restaurants du géant américain en France, une journée de job dating un peu particulière a été organisée fin mars. Ce jour…

Dans le secteur de la restauration, la cicatrice laissée par la crise sanitaire du Covid peine encore à se cicatriser. Et la restauration rapide n’échappe pas aux difficultés de recrutement, malgré des conditions d’embauche plus souples que dans les restaurants traditionnels. Face aux attentes différentes des candidats ou au manque de candidatures, les grandes marques doivent faire des efforts d’adaptation, bien plus qu’avant la crise sanitaire.

Au McDonald’s de Sainte-Eulalie, comme dans d’autres restaurants du géant américain en France, une journée de job dating un peu particulière a été organisée fin mars. Ce jour-là, les cuisines du restaurant étaient ouvertes, en mode « visite immersive », afin que les candidats puissent découvrir comment se déroule le travail d’un équipier (préparation et prise de commandes), en situation réelle, en dehors des heures de travail. « se précipiter » bien sûr. Une opération de séduction supposée rester attractive sur le marché du travail, notamment auprès des jeunes, dans un contexte où le rapport au travail et les modes de consommation évoluent.


Les cuisines des restaurants ont été ouvertes, en mode « voyage immersif ».

Laurent Theillet/SO

La direction refuse toutefois d’évoquer les difficultés de recrutement. « On cherche constamment des coéquipières, ce n’est pas plus tendu que d’habitude, assure-t-elle. Le McDonald’s de Sainte-Eulalie 2 aimerait quand même passer de 50 à 70 équipiers. Et au niveau régional, l’entreprise, qui compte 7 000 salariés pour ses 150 restaurants en Nouvelle-Aquitaine, souhaite recruter 4 500 salariés supplémentaires cette année. « L’objectif de cette journée est de briser les stéréotypes sur le métier et de montrer ce que l’on fait de bien en montrant l’envers du restaurant », explique Franck Sastre, gérant de plusieurs franchises McDonald’s de la rive droite de Bordeaux.

« S’adapter aux candidats »

Lors de cette journée, les perspectives d’évolution de carrière au sein de l’entreprise, l’embauche à 80% en moyenne en CDI ou encore la flexibilité des horaires de travail sont mises en avant pour convaincre les candidats. Mais eux aussi sont là pour convaincre leurs futurs managers. Car avec un taux de turnover de 100 % dans certains restaurants, l’enjeu pour l’enseigne est avant tout de recruter des collaborateurs compétents et désireux de rester dans l’entreprise sur le long terme.

Un défi partagé par l’ensemble du secteur de la restauration rapide, comme chez le concurrent Burger King, dont le taux de turnover peut également dépasser les 100 % pour les équipiers. « Un taux élevé car nous embauchons aussi à 97 % en CDI », explique Gaël Mosny, directeur des ressources humaines de Burger King France. « Chaque année, les membres de l’équipe changent. Nous avons notamment un quart des étudiants dans nos effectifs qui partent à la fin de leurs études », ajoute-t-il. Il ne cache pas les difficultés de recrutement dans le secteur. «C’est toujours un défi. Il faut s’adapter aux candidats. »


Dans la restauration rapide, le chiffre d’affaires atteint, voire dépasse les 100 %.

Laurent Theillet/SO

Même si Burger King ne donne pas de chiffres sur ses besoins en recrutement, il souhaite embaucher 3 000 personnes « non liées au chiffre d’affaires » pour répondre à l’implantation de nouveaux restaurants franchisés dans toute la France. Sur les 12 restaurants de l’enseigne en Gironde, trois viennent d’ouvrir ces derniers mois (Gujan-Mestras, Pineuilh et Ayguemorte-les-Graves). La chaîne emploie aujourd’hui 700 personnes en Gironde.

Formation efficace mais rythme rapide

Pour retenir les nouvelles recrues, les chaînes de restauration rapide, en tant que primo-employeurs, investissent massivement dans la formation. Mais cela ne suffit pas forcément à retenir tout le monde. « Cela reste un travail difficile avec des rythmes rapides. Les salaires des équipiers sont au smic et certains franchisés touchent le minimum en matière d’avantages sociaux car ils doivent aussi faire du profit, explique Abdi Lyes, délégué syndical de Force ouvrière dans la restauration rapide. Même s’il y a beaucoup de CDI, il y a aussi trop de travail à temps partiel. »


Pour retenir les nouvelles recrues, les chaînes de restauration rapide misent sur la formation.

Laurent Theillet/SO

Après plus de dix ans de travail chez McDonald’s, passant de membre d’équipe à formateur, il note encore les efforts de la marque pour disposer aujourd’hui d’un « système de formation très efficace ». « Cela va dans la bonne direction. Mais tout le monde ne progresse pas, surtout ceux qui ont un faible niveau d’éducation », souligne-t-il.

Aujourd’hui, le Syndicat national de la restauration rapide (Snarr), qui représente 3 000 entreprises du secteur en France, estime les besoins en recrutement à 52 000 personnes en 2024. « Il y a eu des périodes tendues avec du sous-effectif début 2023, mais là, ça se réduit progressivement. revenir à l’équilibre, observe Esther Kalonji, déléguée générale de Snarr. On reste avec des besoins de recrutement qui sont complexes. Nous devons constamment innover pour rester attractifs. »

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