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MBDA refuse de participer à l’appel d’offres suisse pour un nouveau système sol-air de moyenne portée

MBDA refuse de participer à l’appel d’offres suisse pour un nouveau système sol-air de moyenne portée

Lancé en octobre 2022 par l’Allemagne, le projet European Sky Shield Initiative (ESSI) vise à mutualiser les achats de capacités de défense aérienne entre les pays participants. Afin d’assurer une protection « multicouches », trois systèmes ont été retenus : le SLM IRIS-T du groupe allemand Diehl Defense, l’américain Patriot et l’Arrow 3, développé par Israël avec l’aide des États-Unis.

Sans renoncer à sa neutralité, la Suisse a décidé de se joindre à ce projet, pourtant mené sous l’égide de l’Otan. Par ailleurs, dans le cadre de son programme Air 2030, elle a déjà commandé des systèmes Patriot PAC-3, avec missiles intercepteurs GEM-T (Guidance Enhanced Missile), pour 1,2 milliard de dollars.

Afin de compléter ses capacités dans ce domaine, Berne a toutefois récemment lancé un appel d’offres d’un montant de 660 millions de francs suisses (675 millions d’euros) pour l’acquisition de nouveaux systèmes de défense sol-air de moyenne portée (DSA MP). Trois fabricants ont été sollicités, à savoir Diehl Defence pour le SLM IRIS-T, le norvégien Kongsberg pour le NASAMS et MBDA France pour le CAMM-ER.

«Ces fabricants sont désormais invités à proposer un système adapté sur la base des documents d’appel d’offres», avait alors précisé Armasuisse, l’Office fédéral de l’armement. Et d’assurer que «la participation à l’ESSI ne préjuge pas du choix du système», qui devait ensuite se faire sur «la base de l’évaluation de différents systèmes DSA de moyenne portée».

Mais deux des trois industriels invités à participer à cette procédure ont peut-être estimé que les jeux étaient faits… ou que les conditions de cet appel d’offres n’étaient pas acceptables. En effet, le 5 juillet, Armasuisse annonçait que MBDA et Kongsberg l’avaient informé qu’ils ne participeraient pas « à l’évaluation d’un nouveau système de défense sol-air de moyenne portée ».

Selon la porte-parole d’Armasuisse, Samanta Leiser, les deux groupes ont expliqué qu’ils ne soumettraient pas d’offres « en raison de contraintes de temps ». Aucun des deux n’a souhaité faire de commentaires pour le moment.

Déjà choisi par la Lettonie et l’Estonie dans le cadre de l’ESSI, le SLM IRIS-T a toutes les chances de constituer la future capacité suisse de défense sol-air de moyenne portée. En théorie du moins.

« La procédure d’évaluation se poursuit comme prévu, avec pour objectif d’acquérir le plus rapidement possible un système DSA de moyenne portée et d’accroître ainsi la capacité de défense de la Suisse », a déclaré Armasuisse. L’offre de Diehl Defence doit être soumise d’ici le 15 juillet.

«Une décision en faveur du candidat restant au troisième trimestre 2024 suppose, outre les coûts, que ce dernier soumette une offre répondant aux exigences d’Armasuisse», souligne le communiqué.

Et il a rappelé que le « futur système doit répondre aux exigences militaires, techniques et logistiques, et doit notamment avoir déjà été utilisé avec succès ». En outre, l’intégralité du prix d’achat doit être « compensée par des contreparties en Suisse ».

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