Les profils de six nouveaux accusés, soupçonnés d’avoir agressé sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement droguée par son mari, ont commencé à être décortiqués lundi devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, à mi-parcours du procès pour viol de Mazan.
Absente lundi, la principale victime devrait cependant s’exprimer mercredi pour donner ses impressions sur ce procès emblématique de soumission chimique qui a débuté le 2 septembre et doit durer jusqu’au 20 décembre.
Parmi les accusés figurent Abdelali D., alias « Mehdi« , 48 ans. Il est venu deux fois au domicile Pélicot à Mazan (Vaucluse) en janvier puis mars 2018, et a été emmené lors de son premier rendez-vous par sa compagne de l’époque qui l’attendait dans la voiture.
« Quand je l’ai amené, j’ai attendu dans la voiture. Il faisait nuit. Je ne sais pas combien de temps. Il m’a dit de me garer un peu plus loin. » » a expliqué son ex-compagne à la barre. Dans un témoignage confus, elle a affirmé ne lui avoir posé aucune question car elle «je ne voulais pas savoir » ce qui s’était passé.
Abdelali D. a ensuite été arrêté après avoir été reconnu par le conjoint d’un autre accusé interrogé par la police dans cette affaire. Il l’a d’abord nié, malgré la présentation de photos de lui tirées des vidéos tournées dans la chambre des Pélicots, estimant qu’il s’agissait d’un « sosie« Le premier jour de l’audience, cependant, il a reconnu les accusations.
Après l’incident, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé partiellement hémiplégique. Aujourd’hui, il a un taux d’invalidité reconnu de 80 %.
« Malgré ses efforts, il dit ne pas pouvoir expliquer son retour chez les Pélicots alors que lors de sa première visite il a eu l’intuition de faire une bêtise.e», a déclaré le psychiatre François Amic.
Les profils des autres accusés décortiqués
Un autre accusé, Patrice N., a pu céder à cette « expérience sexuelle atypique » à cause de son « immaturité névrotique« , selon M. Amic.
Cet électricien de 55 ans avait lors de son interrogatoire qualifié Dominique Pelicot de «malade« sans juger bon de prévenir la police pour ne pas »ne pas perdre« une journée au commissariat.
Je pensais que c’était un « jeu de sexe », Florian R., chauffeur-livreur de 32 ans, lui a confié avoir «peur» par Pelicot. Quentin H., 34 ans, ancien policier devenu gardien de prison, a reconnu les faits.
De son côté, Grégory S., 31 ans, déjà condamné pour détention de stupéfiants, recel et violences en réunion, « porte beaucoup de fragilités, de carences éducatives (…) »selon M. Amic. Début octobre, il avait déjà donné de l’eau au moulin de la défense en qualifiant Dominique Pelicot de «manipulateur« .
Enfin Jean-Luc L., ouvrier de 46 ans, seul de ces prévenus à comparaître détenu, est venu à deux reprises en 2018 puis 2019. Il a reconnu les faits et dit avoir « sincèrement désolé pour madame » à l’ouverture du procès.
Après sa première visite, il doutait qu’elle soit dépendante aux anxiolytiques : « Était-il lui aussi sous une telle influence qu’il ne pouvait pas se libérer, ou était-il également animé par un intérêt libidinal d’aller jusqu’au bout ? demanda le psychiatre.
Ces accusés devraient s’exprimer sur les faits plus tard dans la semaine, en étant confrontés à Dominique Pélicot qui jusqu’à présent n’a jamais changé de ligne en affirmant que « tout le monde le savait ».