Maxime Grousset, un petit papillon dans la cour des grands – Libération

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Imaginons l’équipe de France de natation comme une série pour ados. Florent Manaudou serait le grand gars du lycée qui fait ses propres règles. Léon Marchand le timide qui devient populaire, qui réussit tout. Reste un troisième personnage, le beau gosse discret, bien décidé à exister au milieu de tout ça. Maxime Grousset en a eu l’occasion, en finale du 100 mètres papillon, ce samedi 3 août. Mais pour lui, ça ne s’est pas terminé en beauté. fin heureuse :il a terminé à la cinquième place.

La semaine avait commencé par une déception pour le nageur français. Deuxième des séries du 100 m nage libre, puis quatrième des demi-finales, le Français lorgnait légitimement le podium. Mais mercredi, il avait échoué à la cinquième place, à 22 centièmes de seconde du bronze. Il a dû vite digérer cela pour mieux repartir le lendemain à l’assaut du 50 m nage libre. Au lendemain de sa qualification pour la finale, les médias ont vu le Néo-Calédonien de 25 ans ressortir tout sourire, « très heureux d’avoir pu rebondir ».

« Je veux tout faire »

Sauf que, quelques instants plus tard, son staff annonçait qu’il ne participerait pas à la finale, pour mettre toutes ses chances sur le 100 mètres papillon. « Je veux tout faire, voir sur le moment ce que je ressens par rapport aux choses, a confié le nageur lors du dernier stage d’entraînement de l’équipe de France avant les Jeux Olympiques. Mais Michel (Chrétien, son entraîneur, ndlr) sera là pour me raisonner, pour me dire ce que j’ai le plus de chances d’accomplir. C’est donc en spectateur qu’il a assisté vendredi à la médaille de Florent Manaudou sur 50 mètres. Le soir même, ses forces étant désormais entièrement consacrées à la nage du papillon, Grousset a terminé deuxième des demi-finales.

Trois centièmes devant lui, Kristóf Milák. Immense spécialiste du papillon, le Hongrois constituait déjà un obstacle face à Léon Marchand sur 200 mètres. Pas si insurmontable, puisque Marchand l’avait dépassé dans la dernière ligne droite, pour s’adjuger l’or olympique. Pour défendre son statut ce samedi soir, un Milák déçu n’avait pas l’intention de laisser la moindre chance à Grousset. Mais contrairement à son colocataire de la semaine, Grousset n’a pas réussi à se défaire de lui. Pire, il a fini par se faire doubler par les Canadiens Josh Liendo et Ilya Kharun.

Le défi était d’autant plus grand pour Maxime Grousset qu’il n’est pas à l’origine un spécialiste du 100 m papillon. Plutôt taillé pour le sprint, il était resté en finale de la distance aux Championnats du monde 2023, simplement par goût du défi, et s’était imposé à la surprise générale. « L’année dernière, Maxime a fait une bonne performance sur 100 m papillon sans vraiment travailler dessus, confirme son entraîneur Michel Chrétien. Nous avons essayé de changer le contenu de l’entraînement en fonction de ses résultats aux championnats du monde et je me suis rendu compte que nous allions dans la mauvaise direction. Je lui ai dit : « Écoute, on arrête, on continue à bien se préparer pour le freestyle, et le reste viendra ensuite. » Le reste n’est pas venu.