Mauvais premier semestre pour le crédit immobilier – 08/05/2024 à 13h44
Les nouveaux crédits immobiliers sont tombés à leur plus bas niveau depuis 10 ans au premier semestre, selon les données publiées lundi par la Banque de France, (AFP / Christophe ARCHAMBAULT)
Les nouveaux crédits immobiliers sont tombés à leur plus bas niveau depuis 10 ans au premier semestre, selon les données publiées lundi par la Banque de France, dans un marché où les acheteurs, coincés entre des taux toujours élevés et des prix qui ne baissent pas ou peu, sont rares.
Le montant total des nouveaux crédits à l’habitat hors renégociations s’est élevé à 47,3 milliards d’euros entre janvier et juin, en baisse de 36% sur un an et à son plus bas niveau depuis 2014.
Le taux d’intérêt moyen sur ces nouveaux prêts est toutefois un peu plus favorable aux emprunteurs, selon la même source, passant de 4,17% en janvier à 3,70% en juin.
Ces taux s’entendent hors frais et assurances. Tous frais compris, les taux sont passés de 4,79% à 4,62% du premier au deuxième trimestre pour une durée de vingt ans ou plus, selon la Banque de France.
Il s’agit d’un véritable choc pour le pouvoir d’achat immobilier des ménages : ce taux était encore deux fois et demie plus faible au premier trimestre 2022, à 1,80%.
Si ce léger mouvement de baisse et les appels des banques sont normalement de nature à relancer le marché, les candidats à l’immobilier ne se précipitent pas pour autant.
Le principal obstacle est partagé par tous les acteurs du marché : les prix de l’immobilier encore élevés.
Le contexte politique du mois de juin a ajouté un degré d’incertitude et d’attentisme pour les ménages.
Au deuxième trimestre, « l’environnement de marché a été morose » pour les crédits immobiliers, a commenté jeudi dernier la directrice financière de la Société Générale Claire Dumas, « en raison d’un environnement plus incertain et attentiste, notamment après la dissolution » de l’Assemblée nationale.
Les banques et courtiers estiment également que le marché est freiné par certaines règles édictées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui encadre entre autres les conditions d’octroi de crédit immobilier, notamment en matière d’investissements locatifs.
Les signes de reprise sont timides : la production de nouveaux crédits à l’habitat hors renégociations a atteint 8,6 milliards d’euros en juin, le deuxième mois le moins mauvais depuis le début de l’année, après avril.
Elles pourraient s’estomper en juillet et août, mois généralement calmes pour les transactions immobilières.
La Banque de France voit toutefois une « reprise progressive », mais plusieurs stabilisations évoquées pour avril 2023 et décembre 2023 n’ont finalement pas tenu.