Maurice Ravel est bien l'unique auteur de « Boléro », ses ayants droit condamnés pour « usage abusif du droit moral »
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Maurice Ravel est bien l’unique auteur de « Boléro », ses ayants droit condamnés pour « usage abusif du droit moral »

Maurice Ravel est bien l’unique auteur de « Boléro », ses ayants droit condamnés pour « usage abusif du droit moral »
Les danseurs du Béjart Ballet Lausanne interprètent la pièce de Maurice Ravel

Toute ambiguïté est levée : Maurice Ravel est bien l’unique auteur du Boléro, le tribunal judiciaire de Nanterre a statué vendredi 28 juin. Pour cette œuvre de commande, la mécène Ida Rubinstein, danseuse étoile des Ballets russes, a demandé en 1928 à son ami Maurice Ravel de réaliser une « Ballet de caractère espagnol » qu’elle peut représenter avec sa troupe à la fin de la même année. Lors de la première, le 22 novembre 1928 à l’Opéra de Paris, les décors et costumes ont été conçus par Alexandre Benois et la chorégraphie conçue par Bronislava Nijinska.

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Cette œuvre de Maurice Ravel est tombée dans le domaine public le 1euh Mai 2016 puisqu’en France, le droit d’auteur inhérent à une composition musicale dure soixante-dix ans après le décès de son auteur ; une durée à laquelle s’ajoutent huit ans et quatre mois, correspondant au manque à gagner de l’artiste lors des deux guerres mondiales.

Cependant, en mars 2016, les ayants droit de Maurice Ravel et du décorateur russe Alexandre Benois, décédé en 1960, ont demandé à la Société des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) de reconnaître ce dernier comme co-auteur de l’œuvre. Boléro. Par deux fois, la Sacem a refusé. Une telle décision aurait eu pour effet de repousser à mai 2039 la date à laquelle cette œuvre serait tombée dans le domaine public. Et aurait permis aux héritiers de bénéficier d’une manne financière pour une durée plus longue.

Un jugement très motivé

Un succès mondial, le Boléro a en effet généré des flots d’or, jusqu’à plusieurs millions d’euros par an pendant les années les plus prospères. Selon la Sacem, entre 2000 et 2010, Boléro générait encore près de 240 000 euros de droits d’auteur chaque année. Une source qui s’épuisait mais qui rapportait encore quelque 135 000 euros par an aux ayants droit jusqu’en 2016. A sa mort, Maurice Ravel, célibataire et sans enfant, avait légué à son frère, Edouard Ravel, l’intégralité de ses droits moraux et patrimoniaux sur l’ensemble de son œuvre et, par transmissions successives, Evelyne Pen de Castel est aujourd’hui l’unique héritière du compositeur.

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Dans un jugement argumenté de 42 pages, le tribunal « a rejeté les demandes des ayants droit de Maurice Ravel et d’Alexandre Benois concernant Boléro, l’une des œuvres les plus jouées et diffusées au monde »OMS « reste donc dans le domaine public ».

Le tribunal a écarté l’hypothèse de la co-auteur, estimant que « les documents fournis ne démontrent pas la paternité (par Alexandre Benois) de l’argument du ballet ». D’autant que Maurice Ravel s’est toujours considéré comme l’unique auteur de cet ouvrage, comme en témoignent son formulaire de déclaration à la Sacem ou son contrat d’édition. Par ailleurs, cette demande de reconnaissance de co-auteur est arrivée très tardivement, en 2016, alors qu’aucune réclamation n’avait été formulée depuis 1928.

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