Matthieu Pigasse en 2016© Abaca
Le reste après l’annonce
Dans son ouvrage « La Lumière du chaos » (aux éditions de l’Observatoire), la question des évolutions du capitalisme libéral est largement évoquée. Et pour lutter contre cette forme de libertarisme réactionnaire qui tend à se développer avec l’émergence de personnalités comme Elon Musk ou Javier Milei (nouveau président de l’Argentine, ndlr), un homme a décidé de s’impliquer davantage et de le faire à savoir : Matthieu Pigasse, propriétaire de Nouvelles Éditions indépendantes, holding qui détient des parts dans des titres de presse (« Le Monde », « Le Huffington Post », « Télérama ») et en gère directement d’autres, comme Radio Nova et THE « Les Inrockuptibles ». Il a notamment permis à Guillaume Meurice de rebondir sur cette chaîne avec « La dernière », après avoir été licencié de France Inter la saison dernière « pour faute grave ».
« Une complaisance, voire une collusion, entre les dirigeants des grandes entreprises et l’extrême droite »
Dans un long entretien avec deux journalistes de « Libération », publié dans l’édition de ce lundi 13 janvier 2025, le banquier d’affaires a réitéré ses convictions. « J’interagis avec des gens dont je suis politiquement proche : la gauche, donc« , a-t-il d’abord déclaré, avant de regretter « complaisance, voire dans certains cas collusion, entre les dirigeants des grandes entreprises et l’extrême droite« . Et d’expliquer pourquoi il trouve cela problématique : il déplore un « refus de reconnaître des sujets liés à la transition écologique, parmi lesquels la liberté sexuelle, la liberté de genre ou la liberté d’expression.«
Et d’expliquer comment il compte mener cette bataille : « Il y a un combat majeur à mener et il se présente avec des moyens inégaux. Je veux impliquer les médias que je contrôle dans ce combat.» Il a ensuite détaillé ce qu’il souhaitait faire avec Radio Nova, à savoir «permettre de dire des choses que d’autres ne disent plus, avec un ton et un humour décalés« , contrairement à France Inter, »peut-être la voix du pouvoir». Une stratégie qui commence à porter ses fruits en termes d’audience : en novembre et décembre 2024, la station enregistre un score 89 % supérieur à celui de l’année précédente sur la cible des 25-59 ans.