Il est sorti pour la première fois du bois, pour la première fois, début 2024, dans une interview pour L’équipeau cours de laquelle il avait longtemps affiché ses tranches de souvenirs de Ligue 1, « ce championnat de vertige, de vitesse, partout » avoir gravé des images toute sa vie lors de son passage sur le banc de l’OM, de mars 2021 à juillet 2022. Puis, son nom est ensuite revenu dans les clavardages, à Lyon et à Lille, mais c’est finalement là qu’il a toujours été le plus à l’aise, au milieu d’un délicieux bazar, Jorge Sampaoli a fait son retour en France, il y a un peu plus de dix jours maintenant. Gâté, l’Argentin s’est même réveillé jeudi matin les pieds et le nez dans la neige, ce qui n’a pas empêché sa tête de fumer depuis qu’il a déposé ses cartons à Rennes, le 13.e de Ligue 1 avant le week-end et qui s’annonce, pour l’instant, tout sauf collectif cette saison. Sampaoli, assis entre Arnaud Pouille et Frédéric Massara lors de la défaite contre Toulouse (0-2), avant la pause, a rapidement fait lui aussi ce constat, avouant dans sa première prise de parole publique que « la première priorité est d’être une équipe » et en soulignant la nécessité de « transformer la souffrance en sécurité « . Dimanche, à Lille, son Stade rennais sera sur le terrain pour la première fois.
La première chose ici est de se réjouir du retour de Jorge Sampaoli au tableau de Ligue 1, lui qui avait réussi à faire de son aventure à l’OM une série assez passionnante à suivre. Tous les épisodes n’avaient certes pas été aussi époustouflants que les boucles du Luna Park du Cap d’Agde, mais Sampaoli avait pu, au fil des mois, comprendre parfaitement dans quel championnat il était engagé. La Ligue 1 n’est pas une vague facile à dompter, et pour réussir à se positionner dans son board, le natif de Casilda, qui s’est toujours comporté plus en marge comme un Željko Obradović que comme un Carlo Ancelotti, avait fait évoluer sa création pour devenir un huilé. machine de contrôle, supérieure dans la gestion des sabliers et ancienne reine dans la réduction des événements d’une rencontre afin de générer le moins de matchs possible. transitions de style ping-pong. Revenu d’une bataille au Vélodrome contre Lens, Jorge Sampaoli a déclaré « autant d’équipes (serait) mieux que (son OM) » dans ce match, et ce qui a suivi était plus qu’intrigant à suivre, entre l’évolution du rôle de Pau López dans les buts, celui des ailiers excentriques et la multiplication des milieux de terrain – dans ses rêves les plus fous, le cinéphile argentin ne ferait que commencer cela.
A la fin, l’autre locomotive avait réussi son pari : au terme d’une deuxième partie de saison traversée par plusieurs matches marquants, comme une victoire à Lens début 2022, mais aussi une demi-finale de C4 perdue face à Feyenoord, Marseille avait terminé deuxième de La Ligue 1, avec de grosses statistiques défensives (38 buts encaissés, troisième meilleure défense du championnat, mais 39,00xGA générés, moins que le PSG, avec moins de neuf tirs encaissés par match), et un taux de possession moyen élevé (61,7%).
Deuxième joueur le plus utilisé cette saison-là derrière William Saliba, Matteo Guendouzi n’a pas oublié et a accepté de reparler du bon vieux temps.
Que saviez-vous de Sampaoli avant de travailler avec lui à l’OM ?
Je l’ai connu comme tout le monde, un peu grâce à ses expériences passées, notamment le fait que, peu avant, il avait été sélectionneur de l’Argentine. Avant de signer à l’OM, j’avais aussi discuté avec certains joueurs déjà présents dans le groupe et je n’avais entendu que des choses positives à son sujet. A mon arrivée, la connexion s’est faite très rapidement. J’ai vite senti que nous aurions une excellente relation. Déjà parce que sa philosophie de jeu correspond à ma façon de voir le football. Je savais que ça allait me convenir, que j’allais m’amuser. Je me suis aussi vite attaché à l’homme, qui est toujours derrière ses joueurs, qui essaie toujours d’en tirer le meilleur parti, et honnêtement, en tant que joueur, on a envie que ça marche avec lui, car il met tout en œuvre.
Votre saison a été séquencée en deux phases. Dans quelle mesure le match contre Lens a-t-il eu un impact sur le plan de jeu ?
Je ne sais pas si c’est vraiment ce match qui a changé les choses, mais ce qui est vrai c’est qu’en début de saison, on avait une approche très offensive. La raison est simple : les équipes adverses ne savaient pas vraiment comment nous jouer, notre style. Il y avait encore beaucoup d’espace sur le terrain, nous avons pu mettre plus de monde dans notre phase offensive et nous avons aussi marqué pas mal de buts (12 buts lors des 6 premiers matches, NDLR). Le match contre Lens a été le premier où l’on a vu un adversaire s’appuyer parfaitement sur notre approche pour nous faire mal. Et petit à petit, on a vu les autres équipes reculer beaucoup plus, former des blocs de plus en plus bas, et ça a aussi eu un impact sur notre approche. C’était un mélange : nos adversaires avaient de plus en plus peur de nous poursuivre, car ils savaient que nous avions la qualité technique pour lâcher les ballons, exploser rapidement vers l’avant et, en réaction, attendaient une transition ou un coup de pied arrêté pour couler. nous.
Sampaoli avait toujours peur des transitions, non ?
Oui, beaucoup, et il a raison, car toutes les équipes de Ligue 1 avaient cette force. En fait, ils l’ont toujours. C’est un championnat où beaucoup d’équipes ont des profils puissants, rapides, explosifs dans ces transitions offensives. Lorsque vous cherchez à contrôler, c’est là menace qui peut vous mettre en difficulté et c’est ce que nous avons essayé de réduire avec des ajustements, comme la hauteur de Pau Lopez ou l’utilisation de Dim’ (Payet, NDLR) en faux 9, ce qui apportait un supplément de qualité pour contrôler les matchs. Plus vous êtes en possession du ballon, moins vous offrez de possibilités d’expression à votre adversaire et moins vous vous exposez. Plus la saison avançait, plus on gagnait en équilibre avec la défaite.
Vous souvenez-vous d’un sommet ?
Le match retour à Lens (0-2), sans doute, qui est, je pense, une des meilleures performances que nous avons réalisées avec Sampaoli. Contrôle total, du début à la fin. Mais globalement, au fur et à mesure de la saison, on a pris beaucoup de plaisir avec cette philosophie de jeu. On avait le contrôle, on se sentait pleins de force, mais cela impliquait beaucoup de ranges répétés durant la semaine à l’entraînement. Chaque joueur savait exactement où se positionner. Avant de recevoir le ballon, chacun savait où se trouvaient les autres sur le terrain, quels espaces il fallait attaquer. On a presque, parfois, su jouer les yeux fermés et on sentait que cela pouvait frustrer certains adversaires de ne pas réussir à nous récupérer le ballon, d’être obligés de se retirer dans la surface. En tout cas, nous avons tous pris beaucoup de plaisir collectivement, mais individuellement, surtout, de nombreux joueurs ont progressé grâce à cette saison avec Sampaoli : Cengiz Ünder a réalisé une belle année, Dim’ Payet a réalisé c’est ou une de ses plus belles saisons à l’OM, Bouba Kamara, William Saliba, Valentin Rongier dans un rôle bien précis, moi…
Mais on a aussi le sentiment, parfois, d’un écart entre votre plaisir collectif et celui pris par les supporters de l’OM.
Je sais que ça aurait pu être frustrant, oui, mais si on est honnête, encore une fois, nous avons affronté beaucoup d’équipes très regroupées, et ce n’est pas si facile de marquer contre des blocs aussi compacts. Même à la maison, ça aurait pu être frustrant d’affronter autant de bus, mais dans l’ensemble, je pense que ça a quand même été bénéfique.
Que retenez-vous finalement de Sampaoli ?
Une rencontre exceptionnelle, et ça m’a vraiment fait mal qu’il parte en fin de saison. C’était très, très, très, très fort. Et le marqueur, on y revient, c’est qu’on peut demander à tous les joueurs présents dans l’effectif cette saison-là, tout le monde s’est amusé. Sampaoli donne envie de croire en sa philosophie, en sa vision du football, et il avait aussi, je pense, les pièces parfaites pour y répondre. Je regardais déjà beaucoup la Ligue 1, mais je vais suivre encore plus les matchs de Rennes maintenant, c’est sûr. C’est formidable pour le championnat qu’il soit de retour, et je sais que cela peut faire quelque chose de grand si tous les joueurs acceptent de le suivre.
Le travail est gros et Jorge Sampaoli le sait, Rennes dansant avec un taux de possession moyen de 50% (50,5%) et étant l’équipe de Ligue 1 qui s’est créée le moins de grosses occasions cette saison (13) pour 12,9xG générés (13).e total du championnat) et 14,7xG concédés (6e). Face à la presse, vendredi midi, après avoir laissé échapper quelques mots de français, l’Argentin a néanmoins déclaré : « Je suis convaincu que l’équipe sera plus agressive. Généralement, un changement d’entraîneur génère quelque chose, et l’important, pour le moment, c’est que l’équipe arrive à appliquer nos idées. Plus que le système, il faut développer une culture et, comme à Marseille, il faudra un certain contrôle pour se prémunir des transitions offensives adverses. Cette culture, cette idée du jeu, doit devenir une religion. » A quoi ressemblera son Stade rennais ? Il faudra attendre plusieurs semaines pour se décider. Ce que l’on sait, en tout cas, c’est qu’il faudrait rapidement voir un gardien utilisé assez haut, de manière à générer une supériorité numérique à la reprise face à la première ligne de pression adverse et pouvoir contrôler la profondeur de manière plus efficace.
Exemple de l’utilisation de Pau Lopez sous l’ère Jorge Sampaoli à l’OM. Le gardien espagnol touchait alors en moyenne un peu moins de 48 ballons par match et jouait très haut. Lors de ce match à Strasbourg, il a totalisé 68 ballons, dont 6 au milieu de terrain.
Avant de visiter une maison potentielle, Jorge Sampaoli a déclaré que Mandanda était plutôt « courageux » être ce gardien – cette saison pourtant, c’est le gardien qui tente le moins de passes (28) et celui qui touche le moins de ballons (moins de 30) par match parmi les hommes avec des gants de Ligue 1 – et il sera intéressant à suivre, compte tenu du passé entre les deux hommes, du futur de leur collaboration. Ludovic Blas, seul soleil dans la zone grise, a pour sa part détaillé ceci : « Il nous raconte les choses qu’il a vues lors du match contre Toulouse et comme à chaque changement d’entraîneur, une dynamique s’amorce. Avec lui, il y a beaucoup plus de paroles, il y a plus de voix, des pauses dans les séances pour bien assimiler ses idées, son envie d’avoir un meilleur contrôle et de réagir plus vite à la perte du ballon. Maintenant, j’ai vu des groupes pires que celui que nous avons, il y a une bonne mentalité, et je pense juste que nous n’avons pas eu de chance dans certaines situations. L’arrivée de nouveaux collaborateurs peut nous aider à trouver ce qui manque. » Allez, il est temps que le rideau se lève.
Pronostic Lille Rennes : Analyse, cotes et pronostic du match de Ligue 1
Commentaires de MG recueillis par MB.