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Matisse, où les oiseaux s’enivrent…

En 1929, Matisse a déjà 60 ans. Cela fait douze ans qu’il a choisi de vivre et de travailler à Nice. La période fauve est déjà loin comme certains de ses chefs-d’œuvre. « Les Poissons rouges », « Notre-Dame », « la Danse » et « la Musique » en 1909 pour le collectionneur russe Chtchoukine, aujourd’hui au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Il a été exposé dans les grandes capitales européennes, à New York, aux côtés de Picasso à la galerie Guillaume à Paris. Mais le sentiment s’installe peu à peu qu’il a donné tout ce qu’il pouvait. André Breton, lui-même imbu de sa propre crinière de pape du surréalisme, ira jusqu’à parler de « vieux lion décourageant et découragé ». Ce n’est pas entièrement faux. « La peinture m’abandonne », dit-il à cette époque, fatigué, semble-t-il, de ses natures mortes et de ses odalisques aux couleurs chatoyantes, fatigué sans doute même de ses modèles qui se succèdent.

Nouvelles versions de « la danse »

« Fuyez là-bas, fuyez, je sens que les oiseaux sont ivres »… écrivait Mallarmé. Matisse prend un billet pour les mers du Sud, au départ de San Francisco après être passé par New York. « J’ai l’Océanie qui m’attend », dit-il. A Tahiti, il rencontre le réalisateur allemand Murnau, alors quadragénaire, qui y tourne « Tabou ». Une exposition au musée Matisse de Nice, organisée par Claudine Grammont, évoquait précisément cet épisode et ses répercussions dans l’œuvre même du peintre qui parle, alors, de ses plongées dans le lagon « autour des couleurs des coraux soutenus par le piquant accents et concombres de mer noirs »… Lors de son passage aux Etats-Unis, le grand collectionneur Albert Barnes lui commande une oeuvre monumentale pour sa fondation. De retour à Nice, il va s’y attacher. Ce sera sa nouvelle « Danse », en trois versions majeures dont celle du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.

Mais surtout, et c’est le propos de la remarquable exposition au musée de l’Orangerie, à Paris, voulue par Cécile Debray, aujourd’hui directrice du musée Picasso, ce début des années 1930 va être un tournant majeur dans sa vie. travail, avec le soutien du rédacteur en chef de la revue d’avant-garde « Cahiers d’art », Christian Zervos. Il va raviver l’émulation et la confrontation du couple Picasso-Matisse, leur demandant d’illustrer pour l’un « les Métamorphoses » d’Ovide et, pour l’autre, Matisse, « Ulysse » de Joyce. Mais c’est plus que cela. Christian Zervos publiera systématiquement, pendant plusieurs années, des reproductions des oeuvres de Matisse, le suivant de près. Au début des années 1930, un autre événement survient dans la vie du peintre. L’entrée à son service et celui de sa femme, souvent malade, d’une jeune immigrée russe, Lydia Delectorskaya. Elle deviendra son modèle et son assistante. Sa créativité est alors totalement renouvelée avec de nouvelles équations et réponses pour tant de chefs-d’œuvre, présentés dans cette exposition organisée avec le Musée de Nice et le Philadelphia Museum of Art. « La Grande Robe bleue », la fameuse « Blouse roumaine », d’une simplicité fulgurante au terme d’un travail dur et complexe, comme « le Grand nu allongé » précédé de multiples esquisses également présentées, « Nature morte au dormeur », l’extraordinaire « Assis Rose Nu » qui semble gommer la frontière entre abstraction et figuration telle que Matisse la défiait… Après-guerre viendra la période des papiers découpés, à laquelle Lydia contribuera de manière décisive. Encore une histoire d’une richesse déconcertante avec la série « Jazz » et le chef-d’œuvre ultime, « Tristesse du roi », au Centre Pompidou, à Paris.


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Photo de Cammile Bussière

Cammile Bussière

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