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Matignon : le PS refuse un soutien inconditionnel à Bernard Cazeneuve, LR pose ses conditions à Xavier Bertrand

Annoncée un temps « d’ici mercredi », la fumée blanche tarde à s’échapper de l’Élysée. Emmanuel Macron, en quête d’un nom providentiel qui lui permettra de maintenir son camp au pouvoir, n’a pas encore nommé de Premier ministre ce mercredi 4 septembre. Bureau national du PS, consultation de la droite, du PFN, position du RN… tour d’horizon de la situation.

Publié le 4 septembre 2024

Après avoir refusé malgré les élections de désigner le candidat du Nouveau Front populaire comme Premier ministre, Emmanuel Macron cherche toujours, ce mercredi 4 septembre, un nom providentiel pour Matignon qui lui permettrait de maintenir peu ou prou son camp au pouvoir. Un temps envisagée, la candidature du président du Cese, Thierry Beaudet, qui n’a pas convaincu les partis politiques serait écartée, le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand et l’ancien Premier ministre, désormais ex-PS, Bernard Cazeneuve figureraient comme finalistes. « On ne peut pas exclure qu’un troisième nom politique soit tiré au sort », Un conseiller de l’exécutif met toutefois en garde. Le point sur la situation.

Le PS exclut un soutien inconditionnel à Bernard Cazeneuve

A la demande de l’aile droite du PS, emmenée par Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol, le Bureau national du Parti socialiste s’est exprimé mardi soir sur un éventuel soutien à Bernard Cazeneuve… et l’a refusé. « Nous continuons à exiger du Président de la République qu’il respecte les urnes et nomme Lucie Castets au poste de Premier ministre. »écrit la direction de la formation dans la résolution qu’elle a adoptée.

« A défaut, nous ne participerons à aucun gouvernement qui ne soit pas un gouvernement du Nouveau Front Populaire. Nous ne serons pas les auxiliaires d’un macronisme agonisant et nous censurerons toute forme d’extension de cette politique », a-t-il ajouté. elle ajoute, énumérant « 10 points » sur laquelle elle demande au futur Premier ministre de s’engager, notamment en augmentant le salaire minimum, en abrogeant la réforme des retraites et en prévoyant une taxe sur les super profits.

Hypothèse Bertrand : la droite LR ouvre la porte et pose ses conditions

De nouveau « consultés » mardi par Emmanuel Macron, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont assuré qu’ils ne s’opposeraient pas à la nomination de Xavier Bertrand, ont indiqué à l’AFP des sources LR, confirmant une information du quotidien. parisienLes dirigeants de la droite ont cependant posé deux conditions au chef de l’Etat : « Qu’il fasse un tour pour que la nomination de M. Bertrand ne soit pas confrontée à une majorité de censure (et) qu’il reprenne le pacte législatif présenté par LR », ont indiqué les sources.

Le chef de file des députés de la droite républicaine, Laurent Wauquiez, qui a longtemps rejeté toute idée de coalition, a expliqué à ses troupes qu’il souhaitait montrer « bonne volonté »alors que « notant que le risque de censure ne rendait probablement pas l’option viable »selon un participant à une réunion interne cité par l’AFP.

Les formations du NFP ont « consulté » à l’exception des rebelles qui ont refusé

Après la droite, le chef de l’État s’est également adressé mardi aux dirigeants du Nouveau Front populaire. Il s’est entretenu avec les socialistes, les communistes – dont le secrétaire national a estimé, ce mercredi matin sur RTL, que « Ce n’est pas le nom qui compte, c’est le contenu et la politique qui sera mise en œuvre », citant l’abrogation de la réforme des retraites ou encore l’augmentation des salaires. Emmanuel Macron s’est également entretenu avec des écologistes dont Marine Tondelier qui a déploré « un spectacle médiocre » donné par « un président de la République qui consulte mais qui fait semblant de vouloir que tout change, alors qu’en fait rien ne change. »

Les dirigeants de la FI ont cependant essuyé un refus, car ils n’ont pas décroché le téléphone : la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, et le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, ont dénoncé « ces improvisations » Et « tentatives désespérées de division » l’alliance de gauche.

Le Rassemblement national multiplie les changements de pied

Après avoir annoncé qu’il renoncerait à la censure automatique, le RN a également jugé  » impossible «  un gouvernement Cazeneuve parce qu’il « aurait une politique de gauche »Quant à Xavier Bertrand, rival de Marine Le Pen dans les Hauts-de-France, il est « la pire option », « il est le premier de la liste qui peut être censuré, il ne respecte pas ses adversaires, passe son temps à insulter les électeurs du RN »Le député Sébastien Chenu a déclaré sur franceinfo. Jordan Bardella a rapporté lundi que le président du RN avait indiqué à Emmanuel Macron qu’un gouvernement « technique » ne serait pas censuré s’il s’engageait à mettre en place un mode de scrutin proportionnel via une loi organique pour les prochaines législatives et à procéder à une dissolution dans les meilleurs délais.

Correction de Marine Le Pen mardi soir avec le parisien : une telle option ne serait qu’une « solution de dernier recours ». Pour éviter la censure d’un Premier ministre, le chef de file des députés RN, qu’Emmanuel Macron a remis au centre du jeu en ne nommant pas Lucie Castets, a posé trois conditions : « Le futur Premier ministre ne devrait pas nous traiter comme des pestiférés, il devrait respecter nos élus »qu’il s’engage à introduire la représentation proportionnelle aux élections législatives, qu’il « n’aggrave pas le problème de l’immigration, de l’insécurité et ne raye pas les classes populaires et modestes de son budget »elle a expliqué au quotidien.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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