Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Ce mercredi 4 septembre, la justice en a eu assez que le gouvernement de Gabriel Attal illustre parfaitement cette maxime, à propos de la demande d’agrément de l’association Anticor, restée sans réponse depuis de longs mois. Saisi en référé, le tribunal administratif de Paris a donné « 24 heures » Le tribunal de Matignon doit (enfin) statuer sur cette requête. S’ils continuent à faire l’autruche, les services du Premier ministre devront verser à la justice 1 000 euros par jour de retard, selon la décision de justice envoyée à Humanité par Anticor, en plus des 1.500 euros que Matignon devra verser à l’association, au titre des frais de justice.
« C’est une victoire pour nous, mais aussi une défaite pour l’État de droit. Je ne peux pas me réjouir de voir l’État sanctionné par les tribunaux, ni d’avoir été contraint d’en arriver là », a-t-il ajouté. a réagi Paul Cassia, le président d’Anticor. L’avocat de l’association ne cachait pas pour autant sa joie. « C’est une véritable gifle au gouvernement, dont la résistance illégale est sévèrement punie », a déclaré à l’AFP Vincent Brengarth. « Il est impensable que le gouvernement préfère s’exposer à payer une pénalité plutôt que répondre à la demande d’approbation « , il a souligné.
Le tribunal administratif avait déjà, par décision du 9 août, « ordonne au Premier ministre de reconsidérer la demande d’approbation » de l’association anti-corruption « dans les quinze jours », ce qu’il n’a pas fait. Dans le cadre de cette procédure de référé, le gouvernement de Gabriel Attal avait demandé à la Cour un nouveau sursis, arguant que « l’imminence de la nomination d’un nouveau gouvernement ». « La simple circonstance que la nomination d’un nouveau gouvernement soit « imminente » n’est pas de nature à justifier la non-exécution de l’ordonnance du 9 août 2024 », a statué le juge administratif, qui considère que l’examen de cette demande d’agrément est bien « une affaire de routine relevant de la compétence d’un gouvernement démissionnaire. »
« Le Premier ministre a eu tort de transformer la question de l’homologation d’Anticor en une affaire politique alors qu’il s’agit d’une question purement juridique », Paul Cassia a également commenté. Le président d’Anticor a ajouté que la nomination d’un nouveau Premier ministre, qui était dans l’air ce mercredi soir, ne changerait rien. « Ce n’est pas Gabriel Attal qui est condamné à cette peine, mais la fonction de Premier ministre. Quel qu’il soit. »
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