Matelas Dauphin : pas le temps de dormir !

Lorsque Réal Thériault a fondé Matelas Dauphin il y a 53 ans, lui et sa femme n’avaient pas beaucoup de temps pour dormir.
Ils ont travaillé 364 jours par an les premières années, ne s’arrêtant qu’à Noël et pour mettre au monde une belle et nombreuse famille, dont les enfants contribuent désormais à prendre la relève.
« Nous reprendrons bientôt le flambeau. La retraite de Réal est prévue pour décembre », affirme Steven Thériault, qui occupe le poste de directeur général et travaille à temps plein dans l’entreprise familiale depuis 1992.
À son arrivée, après ses études universitaires en relations industrielles, le Québec était en récession et le seul emploi disponible était celui de livreur. Il n’y avait alors que trois ou quatre magasins de matelas, soit neuf fois moins qu’aujourd’hui.
« J’ai toujours voulu travailler pour l’entreprise et je l’ai dit très jeune à mon père. Réal m’a dit que si je voulais ça, je devais aller à l’université et faire au moins un baccalauréat. Il a bien réussi, car sinon je n’aurais probablement pas étudié ! confie le fils.
De porte à porte à la campagne
Réal Thériault est lui-même entré dans le monde du commerce lors de ses propres études en design industriel. Un de ses beaux-frères possédait une entreprise de matelas. Réal a commencé à lui en acheter. Il remplit un camion et fait du porte-à-porte dans les campagnes pour les revendre.
Après son mariage, en tant que jeune père, il décide de créer sa propre usine de fabrication.
« J’ai dit à ma femme que nous allions fabriquer nos propres matelas. J’ai loué un local à Charny. Du jeudi au dimanche, nous avons fabriqué des matelas. Dimanche soir, j’ai sorti le camion et j’ai repris la route, vers le Nouveau-Brunswick ou le Lac-Saint-Jean pour aller les vendre», se souvient-il.
Cela a duré une douzaine d’années et une équipe d’une dizaine de vendeurs ambulants a parcouru les routes de la province avec leurs stocks de Matelas Dauphin.
« En 1968-69, les femmes étaient beaucoup à la maison et nous étions bien accueillies. Après, dans les années 80, ils sont entrés sur le marché du travail et il n’y avait pas beaucoup de monde à la maison, donc il a fallu penser différemment», se souvient l’homme d’affaires.
Magasins ouverts
C’est ainsi que Matelas Dauphin entre dans le secteur du commerce de détail avec un premier magasin sur la rue Saint-Joseph. Il y en a aujourd’hui 27 à travers le Québec et deux usines fabriquent les marchandises. L’entreprise vend également des matelas aux hôpitaux, aux hôtels et à l’industrie du camionnage.
« Souvent, le monde nous dit que c’est beau là où nous sommes, mais il se construit du jour au lendemain. Aurions-nous pensé jusqu’où nous irions ? C’est arrivé en essayant d’avancer, du jour au lendemain», philosophe Réal Thériault, pensant aussi que la fidélité de plusieurs employés a aidé.
« C’est comme une famille. Nous avons un employé qui fêtera ses 50 ans avec nous ! Beaucoup ont 30 ans d’ancienneté», souligne Steven.
Le secret? « Ils ne devraient jamais nous voir comme des patrons, mais comme des petits amis, des amis, des coachs ! On les connaît tous, on s’intéresse à eux et on les valorise », raconte Réal, qui aime commencer ses journées avec plaisir.
BEAUCOUP DE
L’entrepreneuriat, pour vous, c’est… ?
Réal : « Démarrer un projet et mettre de l’énergie pour le réaliser. Si vous voulez faire quelque chose, vous devez y consacrer des heures et si vous analysez trop, vous ne vous lancerez jamais en affaires.
Si vous pouviez changer une chose dans le monde, que serait-ce… ?
Réal : « Voir plus de jeunes, de passionnés et qui aiment travailler. »
Vos plus grandes passions en dehors du travail ?
Dir : « Collectionner les œuvres d’art, la chasse, la pêche, la forêt. »
Steven : « La forêt, la pêche, les motos et les voyages. Mon partenaire et moi voyageons beaucoup en famille.
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