Ce samedi matin, à l’Eden Park d’Auckland, les All Blacks se sont imposés face à l’Angleterre (24-17). Pour cette 49ème confrontation à domicile, les hommes de Scott Robertson se sont imposés grâce à un doublé de Mark Telea et un superbe Beauden Barrett. Une fois encore, l’Angleterre s’est inclinée de belle manière.
Ce deuxième test match du mois de juillet entre la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre avait un parfum de revanche pour les Anglais, battus d’un seul point (16-15) à Dunedin. Ces derniers étaient en quête d’un troisième succès au pays des All-Blacks de leur histoire et le premier depuis 21 ans. Et on a longtemps pensé que c’était pour aujourd’hui tant cette équipe du nouveau coach Scott Robertson a du mal à imposer son jeu. Les Anglais, ultra-réalistes à défaut d’être irrésistibles, ont cru y être parvenus et ont mené au cœur de la seconde période, parfaitement menés par Marcus Smith. C’est le talent offensif de Beauden Barrett qui a renversé le cours de ce test match lors de son entrée en jeu. Les Blacks sont toujours invaincus à l’Eden Park depuis 1994 mais ont encore du travail à faire dans cette nouvelle ère qui s’ouvre pour eux.
C’était une « revanche » très attendue tant les Anglais étaient passés tout près de l’exploit il y a 8 jours au terme d’une seconde période où les All-Blacks avaient souffert malgré un bon premier acte. Ce samedi à l’Eden Park d’Auckland, les Blacks semblaient une nouvelle fois bien partis en prenant le contrôle du jeu et du score rapidement. Mais ces Anglais ont le pragmatisme dans le corps et se sont accrochés tout au long du match, prenant parfois l’avantage grâce au talent de Marcus Smith dans le jeu offensif et aux erreurs défensives des Néo-Zélandais. Les Blacks ont eu le dernier mot, encore une fois, et c’est en grande partie grâce à l’entrant Beauden Barrett, titulaire indispensable sur lequel Scott Robertson doit s’appuyer.
Les Blacks ont rapidement pris les choses en main à l’Eden Park et ont dominé dans la possession et le territoire. Le premier essai est logiquement arrivé à la 11e minute après une série de temps de jeu dans les 22 m anglais. On est vite passé de la droite à la gauche. Mark Telea a été trouvé au fond de l’intervalle, sur son aile, pour l’essai en corner transformé par Damian McKenzie (7-0). On aurait pu penser que ce match n’allait en rien ressembler à celui de Dunedin samedi dernier et que les Anglais allaient souffrir beaucoup plus au tableau d’affichage. Il n’en fut rien. Moins de 5 minutes après cet essai, la Rose réagissait avec les siens. Marcus Smith dans son camp, assurait un jeu croisé en profondeur pour son ailier Feyi-Waboso, prenant Telea dans son dos. Perofeta était pris par un crochet et l’Angleterre revenait déjà à égalité (15e, 7-7).
Les Anglais au réalisme glaciaire
La première mi-temps a vu deux conquêtes s’affronter avec des Blacks dominateurs en mêlée d’un côté et des Anglais meilleurs en touche de l’autre. La Nouvelle-Zélande a profité des lacunes anglaises pour enchaîner des mêlées victorieuses. Dans la troisième, une autre pénalité est tombée logiquement et Damian McKenzie a redonné l’avantage aux Fougères (22e, 10-7). Peu avant la pause, une faute au sol des Anglais a même permis aux All-Blacks d’ajouter trois nouveaux points (38e, 13-7). Mais cet avantage de 6 points n’a pas marqué le retour aux vestiaires, loin de là. Après la sirène, dans le camp local, Smith a ajusté un autre coup de pied croisé à droite et en hauteur. Freeman a battu Telea dans les airs pour l’essai transformé (41e, 13-14). Les Anglais sont rentrés aux vestiaires avec ce sentiment naturel de pouvoir réaliser un exploit face à des « Néo-Zeds » fragiles.
La seconde période repartait sur les mêmes bases avec un XV d’Angleterre bien décidé à prendre davantage le contrôle du jeu, fort de sa fin de première mi-temps. La Rose était logiquement récompensée de sa domination territoriale en passant une nouvelle pénalité par Smith (49e, 13-17). Les Anglais avaient une occasion d’essai ou presque dans la foulée par Feyi-Waboso mais ne la transformaient pas. Une période d’incertitude s’ouvrait, avec des changements, et notamment la sortie sur blessure du numéro 9 des Blacks, Finlay Christie, offrant la toute première sélection au demi de mêlée des Chiefs, Cortez Ratima. Mais c’est surtout l’entrée attendue de Beauden Barrett qui changeait l’histoire du match à la 57e minute. Le jeu offensif des Néo-Zélandais en profitait rapidement avec des initiatives bienvenues. Peu après l’heure de jeu, Telea marquait à deux reprises sur un lancement de jeu parfait du duo McKenzie – Barrett. La défense anglaise a été prise au dépourvu sur l’aile gauche par un dédoublement de passes et Mark Telea a pu conclure (61e, 18-17).
Les Blacks repassaient devant et n’allaient plus lâcher l’emprise. Les initiatives de Barrett faisaient du bien au public et aux Blacks qui savaient créer des décalages et profiter des erreurs anglaises en réponse grâce à la précision de McKenzie (69e, 76e : 24-17). Les Anglais poussaient à la sirène et à l’approche de la ligne d’essai mais deux bonnes défenses des All-Blacks scellaient définitivement le score. Ces Néo-Zélandais ne sont pas encore impressionnants mais ils ont encore des joueurs impressionnants et surtout décisifs. L’Angleterre n’était pas loin, une deuxième fois et a aussi des éléments de satisfaction à l’issue de cette tournée malgré les défaites.