Dominé à Munich au global, le PSG s’est logiquement incliné face au Bayern même si le score (1-0) ne dit pas tout du match, des deux côtés. Pour ce déplacement particulièrement difficile, Luis Enrique n’a pas hésité à faire des choix forts. Retour et analyse sur ceux-ci, de Safonov à Dembélé en passant par le milieu de terrain.
Safonov qui fait un… Donnarumma
Après les doutes devant PSG/Atlético (1-2), le couperet est cette fois tombé et Gianluigi Donnarumma était donc sur le banc en faveur de Matvey Safonov, officiellement en rapport avec le pressing des Bavarois. Le Russe est en grande partie responsable de l’unique but du match, ce qui fait donc de ce choix une erreur. Compte tenu de l’histoire de Donnarumma dans le domaine aérien, notamment compte tenu de son match à Arsenal il n’y a pas longtemps, il serait osé de dire que l’Italien aurait fait mieux sur ce fameux corner bavarois.
Mais en regardant la prestation globale de Safonov, difficile de ne pas reconnaître ce qui est typique du match de Coupe d’Europe de Donnarumma : un but cap, de nombreux arrêts avant et après l’erreur pour permettre à son équipe de rester dans le match et un jeu au pied complètement facultatif, voire pénalisant. . Lorsqu’il s’agit de juger ce choix, difficile d’y voir quoi que ce soit de positif ou de négatif, simplement la confirmation qu’aucun des deux gardiens ne se démarque vraiment de l’autre en ce début de saison.
Nuno Mendes libéré, mais trop têtu
Après des semaines à être positionné comme défenseur central gauche de la base à trois du PSG lorsque celui-ci a le ballon, Luis Enrique a changé son système de récupération ce mardi soir en Allemagne. Via des mécanismes plus ou moins fluides avec Pacho et les milieux proches de lui, Nuno Mendes avait la liberté d’avancer et il était régulièrement aperçu loin de sa ligne défensive, parfois même en position 9.
Mais s’il jouissait normalement d’une liberté digne d’Hakimi, le Portugais n’en a finalement pas fait grand-chose par sa propre faute. Convaincu de sa capacité à percer avec le ballon, il a joué seul à de trop nombreuses reprises et a été repéré presque à chaque fois par l’organisation défensive du Bayern. Vu à quel point il place le collectif avant tout, il n’est franchement pas certain que Luis Enrique lui redonnera autant de liberté vu ce qu’il en a fait. Dès la seconde période, il voit ses prérogatives offensives réduites…
Quatre parcours, une première
C’était probablement le choix le plus marqué de Luis Enrique avant ce Bayern/PSG : l’entraîneur du PSG avait retiré un attaquant, son faux point habituel, pour ajouter un milieu de terrain. Pour la première fois de la saison, Paris jouait réellement à quatre milieux, mais pas vraiment en losange toutefois. Le PSG était structuré dans une sorte de 4-1-3-2, avec des milieux de terrain excentrés dans les demi-espaces de chaque côté et non collés à la ligne, ce qui procurait une grande densité axiale.
Cette organisation, à la fois nouvelle et finalement assez proche de l’habituelle, seul Neves étant dans un rôle véritablement nouveau avec une longueur d’avance sur Vitinha, n’a pas vraiment donné le résultat escompté puisque le milieu de terrain du Bayern, commandé par Kimmich, était dans le groupe qu’il dominait globalement et Le PSG n’a jamais semblé particulièrement supérieur en nombre dans ce secteur, même si c’était l’idée initiale. Signe que le plan n’a pas fonctionné, tout simplement.
La bataille pour la possession au cœur du plan de jeu, mais perdue
Derrière cette volonté d’aligner quatre milieux de terrain, il y avait évidemment la bataille de la possession pour deux équipes qui vivent énormément d’elle et pour elle. Ce fut probablement le plus gros échec du plan de Luis Enrique, notamment en première mi-temps, lorsque le Bayern avait le ballon pendant les deux tiers du temps. Ce n’est pas un hasard si l’entraîneur du PSG a insisté après le match sur cette première mi-temps où ses troupes ont été franchement dominées au moment du débriefing de la partie.
Le point où il avait mis le plus de ses forces, avec à la fois des chiffres et des profils adaptés, est celui où Paris a le plus déçu et c’est un désaveu terrible pour son projet de jeu, encore moins avec ces joueurs-là. Malgré plus de monde dans le cœur du jeu, Paris n’a jamais été aussi mauvais et inoffensif avec le ballon qu’à Munich lors de la première période. Son PSG ne peut vivre qu’avec le ballon vu les profils alignés, et il n’a jamais pu l’avancer vers le but de Neuer alors qu’il l’avait, bloqué par le pressing allemand. Le plus gros échec de ce Bayern/PSG est sans doute là aux yeux du coach.
Dembélé moins à droite et plus haut, mais moins influent et toujours aussi maladroit
Grâce aux quatre milieux alignés dès le coup d’envoi, Ousmane Dembélé se retrouve dans le rôle d’un véritable attaquant droit, et non d’un quatrième milieu comme il le fait habituellement régulièrement lors du match. Déchargé de la responsabilité de lâcher le ballon, loin d’Hakimi, l’ailier habituel s’est retrouvé à jouer une performance très différente de celle d’habitude et il n’y est tout simplement pas parvenu, avec une frustration évacuée d’une très mauvaise manière.
Joueur offensif qui vit de volume, avec une capacité à toucher beaucoup de ballons compte tenu des différences qu’il est capable de produire, il s’est retrouvé enfermé dans un rôle totalement contraire à ce qu’il est : peu de ballons à jouer et la nécessité d’être juste. et précis. Sans surprise, tant en raison de ses habitudes dans la compétition que parce que ce qu’on lui demande ne correspond pas à ce qu’il sait faire, il s’est complètement égaré et a mis à mal son équipe. C’est évidemment sa responsabilité, mais son entraîneur ne l’a pas non plus aidé au début.