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Match : Choix conservateurs, déjà vu général, coaching précoce, etc., retour sur PSG/Gérone en 5 remarques

Le PSG a logiquement et douloureusement dominé Gérone en ouverture de la Ligue des Champions ce mercredi soir, avec un match qui semblait aussi nouveau sur certains aspects que déjà vu sur d’autres. Retour sur le match en cinq points.

Une composition d’équipe dépassée pour le PSG

A l’approche de cette nouvelle campagne européenne, Luis Enrique a légèrement tourné le dos au début de saison de son équipe et est revenu sur les résultats de l’année dernière. Marquinhos avait mentionné avant le match que ce n’était pas » pas vraiment un début de saison, mais une continuation de la saison dernière « , et cela s’est particulièrement ressenti dans le choix du milieu de terrain.

Prometteur mais pas toujours très aligné tactiquement, João Neves a été relégué sur le banc au profit du trio qui a disputé toute la fin de saison dernière : Vitinha devant la défense, Ruiz en relais gauche et Zaïre-Emery penché à droite. Les deux trios sur les côtés qui ont terminé la saison dernière, Hakimi/Zaïre-Emery/Dembélé à droite et Mendes/Ruiz/Barcola à gauche, ont été relancés. Mais si celui de droite a fonctionné, celui de gauche, qui n’avait plus joué ensemble depuis sa démonstration en finale de Coupe de France le 25 mai (2-1 contre l’OL), a franchement eu du mal à trouver ses marques.

Un PSG/Girona avec un arrière-goût de PSG/Newcastle

Un but très tardif et inattendu après une montagne d’occasions manquées, un adversaire qui a joué à plus qu’égal collectivement pendant une heure avant de se faire déborder par les vagues parisiennes, une première mi-temps où Paris a clairement buté sur la défense adverse alors qu’on s’attendait à ce que la différence se fasse rapidement : ce PSG/Gérone rappelait furieusement le scénario de PSG/Newcastle (1-1) l’an dernier, le but adverse surgi de nulle part en moins.

L’équipe parisienne a bien changé depuis, perdant un Mbappé qui n’a pas été remplacé par qui que ce soit en termes de transferts, mais elle conserve quelques marqueurs forts dans son ADN : un manque général de fiabilité devant le but, une capacité à générer des occasions pas forcément très nettes ou qualitatives et une usure bien réelle de l’adversaire. Cela lui donne la possibilité de s’imposer à la fin, mais encore faut-il qu’il soit capable de marquer pour y parvenir.

Un coaching précoce, massif et sans compromis au menu

Après le premier changement sur blessure en fin de première mi-temps, Luis Enrique n’a pas hésité à faire des choix très forts dès l’heure de jeu, visiblement pas satisfait de ses troupes. Mais ce qui est à noter dans le coaching du coach parisien, c’est à la fois le nombre de joueurs remplacés, la minute du triple changement et le CV des joueurs remplacés.

Dans un triple changement, le coach parisien n’a pas hésité à sortir celui qu’il considère comme son milieu le plus important, Vitinha, un autre élément de confiance de son milieu de terrain, Fabian Ruiz, et son actuel meilleur buteur, Barcola. Pour le deuxième match consécutif, le meilleur Parisien du mois d’août a même été remplacé après l’heure de jeu, signe que son entraîneur n’est pas satisfait de ses matchs actuels. Si Luis Enrique voulait apporter une nouvelle preuve qu’aucune tête ne dépasse dans son effectif, son coaching lors de ce PSG/Girona l’a clairement montré.

Bonne performance défensive générale confirmée malgré les difficultés

C’est probablement la meilleure nouvelle de ce premier match de Ligue des Champions : le PSG n’a absolument rien concédé à l’adversaire et la seule occasion est une passe, plus qu’une frappe. Le début de saison parisien a montré une efficacité défensive en hausse, seul Lille obligeant Donnarumma à faire des arrêts, et cette tendance s’est clairement confirmée, malgré un adversaire franchement à l’aise avec le ballon.

Car si Gérone n’a jamais su se montrer dangereux, c’est peu dire que les Espagnols ont su faire courir les Parisiens dans le jeu. Le pressing parisien a été franchement mis en difficulté mais les Catalans n’ont jamais su convertir leur facilité à sortir le ballon en occasions franches, à l’image de Brest quelques jours plus tôt. La qualité individuelle des attaquants est forcément l’une des causes mais la capacité du PSG, et notamment de sa charnière, à protéger l’axe du but est aussi à saluer.

Échecs individuels et salut collectif

A l’heure de dresser le bilan de ce PSG/Girona, difficile de ne pas voir la bonne opération comptable, évidemment, mais aussi à quel point le collectif parisien n’est pas un leurre. Si les bonnes performances individuelles ont été rares, à l’image de Nuno Mendes qui a sauvé son match avec son but chanceux, combien de joueurs parisiens peuvent dire qu’ils ont fait un bon match ? Très peu. Et pourtant, Paris n’a concédé que très peu d’occasions, s’en est au contraire créé un nombre largement suffisant pour l’emporter, et peu sont venues d’exploits individuels si ce n’est du but.

Dans un match longtemps mal engagé et pas pris dans le bon sens, il faut enfin interroger ce collectif parisien, capable de plier sans rompre et de générer des occasions sans paraître particulièrement inspiré individuellement. Equipe aux individualités moins talentueuses que par le passé, ce PSG-là semble en revanche plus dur à couler et à couper en deux, plus résilient. Son socle collectif est installé, et sa limite sera dictée par les prouesses individuelles de chacun, notamment au moment de marquer.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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