Masques bas ! Que valent les nouveaux épisodes d’Emily in Paris ?
CRITIQUE – Ménages à trois et même à quatre, scandale #MeToo… Entre deux placements de marque, l’héroïne Netflix se montre coquine.
La magie des Jeux Olympiques est terminée. Le retour de la carte postale de la capitale « made in Netflix » Emily à Paris tombe au bon moment ! Comme avec La Chronique des Bridgertonla plateforme diffuse cette quatrième saison en deux parties : cinq épisodes maintenant, cinq autres après la rentrée. Peut-être pour laisser le temps aux connaisseurs de s’habituer à une héroïne qui expérimente et laisse ses valeurs américaines se franciser. Un trio (ou même un quatuor), un scandale #MeToo… La comédie de Darren Star (Sex and the City) s’aventure lentement dans des recoins plus dramatiques que d’habitude. Un mélange explosif et louable, même si les scénaristes restent en surface : Emily à Paris ne renonce pas pour autant à son style baroque et à la garde-robe flamboyante de son héroïne (Lily Collins) ni à ses romances midinettes.
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Maintenant que les sentiments de Gabriel pour elle, abandonnée devant l’autel par sa fiancée enceinte Camille, sont de notoriété publique, l’expatriée du Midwest doit choisir : renouer avec son voisin cordon-bleu (Lucas Bravo) ou reconquérir son petit ami anglais Alfie. Pour couronner le tout, le couple qu’il forme avec Emily est choisi pour incarner une campagne publicitaire pour la marque Ami, qui s’offre au passage une belle visibilité internationale.
Paradoxe français
La série ne joue pas la montre, comme dans la dernière saison, et dénoue son triangle amoureux. Emily s’acclimate et n’est plus l’oie blanche des premiers épisodes. Elle ne fuit plus les ambivalences et les zones grises de l’existence, adoptant un peu de ce laisser-faire hexagonal. Signe de cette maturité, sa garde-robe est remplie de tailleurs-pantalons. Sa relation avec Sylvie, sa redoutable patronne et reine des relations publiques (toujours brillante Philippine Leroy-Beaulieu), est plus égalitaire. Tant mieux, car les déboires professionnels s’accumulent pour la cheffe d’entreprise appelée à dénoncer le comportement de prédateur sexuel d’un ponte du secteur du luxe.
Dans la section nouveautés, la comédie se décale. Les courts de tennis de Roland-Garros, les puces de Saint-Ouen, Giverny défilent. Autre moment fort du spectacle : un élégant bal masqué où les non-dits sont lâchés et où Emily arbore une surprenante combinaison rayée à paniers signée Harris Reed, signée Nina Ricci, l’une des créatrices émergentes que mettent en avant ces pièces qui, pour une fois, se déroulent en hiver.
Cette mascarade sonne comme le coup d’envoi de cette quatrième saison qui démarre tout doucement. Reste l’impression persistante d’un calme trompeur. Cette salve d’épisodes inédits a tout d’une veillée capable d’offrir des fins heureuses à la pelle pour mieux les maltraiter par la suite. Les JO et les restrictions de tournage ont contraint la série à raccourcir son tournage parisien pour se délocaliser à Megève et à Rome. Difficile d’imaginer Emily rester insensible aux tentations de la dolce vita transalpine. Les épisodes attendus à la mi-septembre promettent de nouveaux personnages et des secrets qui ne manqueront pas de bousculer une nouvelle fois la vie amoureuse d’Emily.