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Fincantieri vend deux PPA à la marine indonésienne

A défaut de frégates multimissions (FREMM), comme cela avait été annoncé en 2021, l’Indonésie a passé commande auprès du groupe italien Fincantieri de deux unités de type PPA, un nouveau concept de bâtiments hybrides, entre patrouilleur offshore, unité de support et frégate dont sept exemplaires ont été construits pour la Marina Militaire. Deux d’entre eux seront emmenés et transférés après adaptation en Indonésie.

Considéré à ses débuts par certains concurrents de Fincantieri comme un « mouton à cinq pattes » probablement invendable à l’export, force est de constater que le Pattugliatore Polivalente d’Altura (PPA) italien intéresse. Et il trouve son premier débouché commercial sur le marché international avec l’Indonésie. Le 28 mars, Fincantieri a annoncé avoir signé avec ce pays un contrat d’une valeur de 1,18 milliard d’euros pour la fourniture de deux unités de ce type. Des bâtiments qui proviendront de la chaîne de production des PPA commandés par la Marina militare, qui en a déjà reçu trois (Paolo Thaon di Revel et Francesco Morosini en 2022, Raimondo Montecuccoli en 2023) et s’apprête à prendre livraison du quatrième, le Giovanni delle Bande Nere, qui devrait normalement rejoindre la flotte italienne en avril.

Le constructeur italien n’a pas précisé quels bâtiments seraient transférés en Indonésie mais il est possible, compte tenu des travaux d’adaptation à réaliser, qu’il s’agisse d’unités en cours de réalisation. Deux le sont précisément, le Marcantonio Colonna et le Ruggiero de Lauria, qui ont été lancés en novembre 2022 et octobre 2023 en vue de livraisons fin 2024 et à l’été 2025 (le premier a commencé ses tests en juillet dernier). Ces bâtiments disposent également du même standard, « Light + », sachant que cette série adopte trois variantes plus ou moins équipées et armées. Quant au dernier des sept PPA déjà commandés, le Domenico Millelire, il doit être lancé en juin prochain pour une entrée en service prévue en 2026. « L’intérêt du ministère indonésien de la Défense pour les PPA découle de la campagne maritime en Extrême-Orient. du Francesco Morosini, le deuxième navire de la classe PPA de la marine italienne, qui a fait escale en Indonésie en juillet 2023 », explique Fincantieri.

Ruggiero de Lauria en octobre 2023 lors de son transfert entre Riva Trigoso et Muggiano en préparation de son lancement.

En 2021, le constructeur italien avait conclu un accord avec l’Indonésie, par lequel Jakarta devait passer une commande de quatre FREMM, Fincantieri devant également moderniser deux anciennes frégates de type Maestrale de la Marina militare pour les transférer à la marine indonésienne. Un projet qui n’a finalement pas vu le jour, l’Indonésie se tournant donc vers les PPA, qui peuvent être aussi bien armés que les FREMM (mais sans doute moins résilients) tout en étant moins chers et plus polyvalents.

Construits par les chantiers Riva Trigoso et Muggiano, les PPA sont des bâtiments à l’aspect original, avec leur bulbe d’étrave en forme de tribune et une passerelle équipée d’un cockpit où travaillent les marins chargés du pilotage. S’ils sont appelés patrouilleurs offshore, ces navires ont la taille de frégates, avec une longueur de 143 mètres sur une largeur de 16,5 mètres et un déplacement de plus de 6 200 tonnes une fois chargés.

Le cockpit d’un des PPA de la Marine italienne.

Armés de 170 marins, ils peuvent dépasser la vitesse de 32 nœuds avec un système de propulsion comprenant une turbine à gaz GE/Avio LM2500 de 32 MW et deux moteurs diesel MTU de 10 MW chacun (ces derniers suffisent jusqu’à 25 nœuds et un seul jusqu’à 18 nœuds). Pour des vitesses allant jusqu’à 10 nœuds, les PPA s’appuient sur quatre groupes MAN (4 x 1640 kW) alimentant deux moteurs de propulsion électriques.

Les PPA disposent d’un système de combat SADOC et d’un radar principal à quatre panneaux fixes et antennes actives, ces équipements étant fournis par Leonardo, ainsi que d’un sonar remorqué, de guerre électronique et de leurres anti-missile et anti-torpilles. .

En termes d’armement, la version la plus avancée peut mettre en œuvre 16 missiles sol-air (MBDA) Aster hébergés dans deux lanceurs verticaux Sylver A50 (Naval Group), 8 missiles antinavires Teseo (MBDA), deux lanceurs triples pour torpilles MU90. (Eurotorp) et en termes d’artillerie une tourelle de 127 mm, une autre de 76 mm et deux canons télécommandés de 25 mm, tous développés par Leonardo et sa filiale OTO-Melara.

Le PPA Raimondo Montecuccoli.

Conçus comme des plateformes particulièrement polyvalentes, les PPA se déclinent donc en plusieurs variantes, en fonction des missions qui leur sont confiées. Celles-ci vont de simples patrouilles offshore, nécessitant des moyens de surveillance et de sauvetage développés mais un armement limité, jusqu’à des opérations de combat de haute intensité, incluant des interventions humanitaires ou de protection civile, par exemple suite à des catastrophes naturelles.

Dans cette perspective, les bâtiments peuvent approvisionner les terrains en eau potable et en électricité (2 000 kW). Ils disposent également de deux zones modulables, l’une au centre et l’autre à l’arrière sous la plateforme hélicoptère (d’une capacité respectivement de 8 et 5 conteneurs), ainsi qu’une grue de 20 tonnes pour la manutention. Ces capacités permettent d’accueillir différents équipements ou capacités dans des modules conteneurisés : équipements d’opérations, de logistique, d’hébergement, de soutien médical ; fret humanitaire… L’espace à l’arrière donne sur la rampe arrière par laquelle est déployé un semi-rigide d’intervention de 11 mètres de long. Deux autres bateaux de cette taille pourront être accueillis dans l’espace modulable central à la place des 8 conteneurs, sachant que les PPA disposent déjà de deux bossoirs latéraux pour semi-rigides de 11 mètres. Les capacités dromeraires de ces bâtiments peuvent donc être particulièrement importantes et être utilisées, par exemple, pour des opérations spéciales. Ou encore la mise en place de drones de surface d’une taille correspondant à celle des semi-rigides. Sur le plan aéronautique, le hangar est dimensionné pour accueillir jusqu’à deux hélicoptères NH90.

Le PPA Francesco Morosini.

La version la plus équipée du PPA est dite « Full », deux autres variantes ayant été développées pour la marine italienne. Celui de base, appelé « Light », dispose pour l’instant d’un armement limité à l’artillerie. Les missiles Aster sont installés à partir de la version supérieure, appelée « Light+ », qui intègre également d’autres équipements (comme des brouilleurs). La version Full dispose également de missiles anti-navires Teseo, de torpilles MU90, d’un sonar remorqué ATAS pour la guerre anti-sous-marine et d’une antenne Black Snake pour la détection des torpilles, ainsi que de lanceurs. Leurres ODLS 20 avec contre-mesures anti-missile et anti-torpille.

La version Light concerne nativement les deux premiers PPA de la série, les Paolo Thaon di Revel et Francesco Morosini. Mais leur armement a finalement été jugé insuffisant par la Marina Militaire face à l’évolution actuelle des menaces et ils seront finalement portés au standard le plus musclé lors d’une rénovation. La version Light + concerne nativement les Raimondo Montecuccoli, Marcantonio Colonna et Ruggiero de Lauria (PPA 3, 5 et 6) tandis que la variante Full est adoptée par les Giovanni delle Bande Nere et Domenico Millelire (PPA 4 et 7), auxquels seront donc ajoutez plus tard Paolo Thaon di Revel et Francesco Morosini.

A l’instar des ex-Spartaco Schergat et Emilio Bianchi, 9e et 10e FREMM italiennes vendues en 2020 à l’Egypte et qui seront remplacées par deux nouvelles frégates actuellement en construction à Fincantieri (leur livraison est prévue pour 2025), on s’attend à ce que la Marina militare bénéficier d’une ordonnance de compensation pour la vente de deux de ses sept PPA. A moins que ce budget soit alloué à d’autres programmes. Il faudra notamment financer celui des futurs DDX normalement appelés à succéder aux destroyers Luigi Durand de la Penne et Francesco Mimbelli, opérationnels depuis 1993 (le premier doit être retiré du service fin 2024). A moins qu’elle ne serve plutôt à assurer la succession des deux frégates italiennes de défense aérienne de type Horizon vers 2040. En attendant, deux nouvelles frégates annoncées comme une évolution de la FREMM, seront construites en vue d’une livraison prévue fin 2017. la décennie.

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Eleon Lass

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