Martinique : un couvre-feu décrété après une nouvelle nuit de violences
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Martinique : un couvre-feu décrété après une nouvelle nuit de violences

Martinique : un couvre-feu décrété après une nouvelle nuit de violences

La tension continue de monter en Martinique. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des barricades en feu ont été installées dans plusieurs communes, des magasins incendiés et douze gendarmes blessés, dont un par balle. Face à cette flambée de violences, le préfet de Martinique va instaurer jeudi un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin et interdire les manifestations et rassemblements sur toute l’île, a-t-on appris de source préfectorale. .

Depuis septembre, cette île des Antilles françaises est marquée par un mouvement contre la vie chère, thème récurrent dans la région, qui a dégénéré avec les violences urbaines. La situation s’était apaisée ces dernières semaines mais des incidents ont éclaté lundi entre des CRS et des militants contre la vie chère qui menaient une action de blocage au Lamentin, près de la capitale Fort-de-France.

Depuis, des violences urbaines sont à nouveau enregistrées chaque nuit. « Douze gendarmes ont été légèrement blessés, dont un par balle » dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué une source préfectorale, précisant que ce bilan était provisoire en raison des « interventions en cours » pour reprendre le contrôle des « barricades enflammées sur l’île », notamment à Case-Pilote (côte ouest) et Schoelcher.

Plusieurs magasins incendiés

Selon cette même source, « au moins trois magasins ont été incendiés » sur l’île tandis que plusieurs incendies de parkings ont été enregistrés, dont un au port où sont stationnés les véhicules neufs importés en Martinique. A 02h00 locales (8h00 à Paris), de fortes détonations étaient encore entendues à Schoelcher, commune limitrophe de Fort-de-France, selon un journaliste de l’AFP.

De nombreuses vidéos de ces émeutes circulaient sur les réseaux sociaux, montrant notamment une barricade en feu sur le périphérique de Fort-de-France et des projectiles lancés sur des véhicules tentant de la contourner. Le principal point de tension de la journée de mercredi a été la ville du Carbet (nord), où « quatre gendarmes ont été légèrement blessés » alors qu’ils menaient avec succès une opération de levée de blocus, a indiqué la préfecture.

Un bâtiment municipal, servant d’avant-poste à la toute nouvelle brigade territoriale mobile basée dans la commune, a également été entièrement incendié. Police et manifestants se sont affrontés mercredi dès 6 heures du matin à ce barrage installé sur la RN2, principal axe reliant le nord-ouest de la Martinique et le centre de l’île, bloquant des centaines de véhicules.

« La gendarmerie, avec le soutien du maire, a tenté, toute la matinée, par le dialogue et la discussion, de lever progressivement ce point de blocage. Face à l’agressivité de certains individus, (…) qui les ont bombardés à coups de projectiles, les gendarmes ont eu recours à la force », indique la préfecture dans un communiqué.

Des barrages routiers

Les manifestants avaient installé ce barrage dans le cadre d’une opération « île morte » lancée par plusieurs organisations militantes et syndicales, dénonçant notamment « les violences menées par (les policiers des) CRS 8 » lundi contre les anti-coût de Des militants vivants bloquent un axe routier important au Lamentin. Plusieurs opérations escargots ont été menées sur les routes de l’île avant de converger vers le centre-ville de Fort-de-France mercredi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen, qui réclame l’alignement avec la France des prix des produits alimentaires qui sont à 40 %. % plus cher en Martinique. Les violences urbaines qui en ont résulté ont conduit la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne, désormais levé, dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin. Quatre tables rondes ont été organisées par les autorités depuis le début de la crise, sans résultat jugé satisfaisant par les manifestants.

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