Les 13 et 14 septembre, le Fondation Jardin Majorelle a ouvert ses portes aux médias marocains pour une immersion dans un univers à la fois fascinant et mystérieux, à travers deux expositions inédites et une visite exclusive du Villa Oasisun joyau caché qui est rarement accessible. « Le Musée Yves Saint Laurent présente actuellement deux expositions dont une consacrée à Vilaine Lulu, à la fois ludique et originale. Nous avons également prévu d’autres événements tels que des soirées musicales, des projections de films et des conférences », précise Madison Coxprésident de la Fondation Jardin Majorelle.
Dans la galerie temporaire du Musée, leexposition « Jardin Majorelle : Qui sommes-nous ? » L’exposition, qui se déroule jusqu’au 2 février 2025, est un voyage immersif. Dès l’entrée dans cet espace, l’atmosphère est à la fois feutrée et élégante. L’éclairage tamisé enveloppe chaque œuvre, document et installation d’une lumière douce et délicate. Le parcours soigneusement orchestré emmène le visiteur à travers l’histoire du jardin, révélant les histoires fascinantes et les éléments méconnus qui ont façonné son identité unique. Chaque installation invite à une exploration en profondeur, offrant un regard réinventé sur ce patrimoine emblématique.
« Jardin Majorelle : qui sommes-nous ?/Man nahnou ?/Qui sommes-nous ? » célèbre le centenaire du Jardin créé par le peintre orientaliste français Jacques Majorelle (Nancy, 1886 – Paris, 1962). Il retrace l’histoire depuis sa création dans la Palmeraie en 1924, son ouverture au public en 1947 jusqu’à son acquisition en 1980 par Yves Saint Laurent Et Pierre Bergé afin de le sauver d’un projet immobilier. Selon Alexis Sornincommissaire d’exposition, directeur de la Musée des Arts Berbères Pierre Bergé et de Musée Yves Saint LaurentL’objectif de cette exposition est d’expliquer aux visiteurs les composantes et le parcours du jardin Majorelle. L’idée est de présenter dans un espace très réduit les 100 ans, de 1924 à 2024, illustrant l’histoire du jardin Majorelle. Nous proposons une carte de Marrakech de 1921 par l’architecte Henri Prost qui a beaucoup travaillé sur l’urbanisme des villes marocaines, dont Marrakech. Ce plan marque l’arrivée de Jacques Majorelle en 1917 à Marrakech pour illustrer le paysage qu’il découvre. Le premier chapitre de ce passé du jardin est un tableau de la Koutoubia de Majorelle retiré provisoirement de la Villa Oasis.
Des photographies en noir et blanc signées en 1924 montrent le début d’une chronologie fascinante. Installé à Marrakech en 1923, le célèbre peintre français Majorelle achète un terrain en bordure de la Palmeraie, sur lequel il construit en 1924 le Villa Bousafsaf (Villa des Peupliers) de style colonial mêlé d’éléments d’architecture marocaine, et, en 1930, un atelier de peinture de style Art déco qu’il recouvrit de bleu Majorelle. Autour de ces deux bâtiments, Jacques Majorelle créa une œuvre d’art vivante, composée de plantes et d’espèces végétales exotiques qu’il rapporta de ses voyages à travers le monde. A partir de 1947, il décide d’ouvrir son jardin au public.
L’exposition comprend un grand nombre de documents historiques tels que des dessins inédits deYves Saint Laurentde l’architecte Bill Willis et le paysagiste Madison Coxdes collections de la Fondation Jardin Majorelle, mais aussi des photographies anciennes et des imprimés des Archives et de la Bibliothèque de la Fondation Jardin Majorelle, ou encore des films d’époque et d’autres réalisés spécialement pour cette exposition avec des vues aériennes exceptionnelles. Une maquette, réalisée spécialement pour l’exposition par le constructeur de socles marocain autodidacte Monim Sabyhprésente les lieux dans leur ensemble – le jardin public et le jardin de la Villa Oasis.
Yves Saint Laurent et la bande dessinée : « La Vilaine Lulu »
Dans un autre espace de la galerie temporaire du Musée Yves Saint Laurentnous découvrons « La moche Lulu »Fruit d’une collaboration entre le Musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm) et le Musée de Paris, cette exposition nous plonge dans un aspect moins connu mais tout aussi fascinant de l’univers créatif d’Yves Saint Laurent. En 1956, alors qu’il n’a que vingt ans, le légendaire couturier est jeune assistant chez Christian Dior, où il réalise des croquis pour les collections. Le soir, l’un des employés de la maison, Jean-Pierre Frère, adore se déguiser : « Souvent, après six heures, un collaborateur de Christian Dior se déguise. Un soir, il avait remonté son pantalon jusqu’aux genoux. Je me souviens, il portait de longues chaussettes noires. Dans la cabine des mannequins, il avait trouvé un jupon de tulle rouge et un chapeau de gondolier. Tout petit, presque inquiétant, avec son air têtu et rusé, il m’avait impressionné et je lui avais dit : « Tu es la coquine Lulu » ».
De cette anecdote est né le personnage de « La Vilaine Lulu », qui a inspiré à Yves Saint Laurent une bande dessinée malicieuse racontant vingt-quatre histoires captivantes, comme « Lulu à l’école » ou « L’année Lulu ». Toujours habillée de la même façon, elle est accompagnée de son animal de compagnie, un rat blanc. Son propre langage ponctue les dialogues, avec ses expressions préférées, « Pluck » et « Schmuck ». Dans une ambiance douce et agréable, l’exposition montre Lulu heureuse, triste, coiffeuse, à l’école… Elle présente également les premiers articles sur « La Vilaine Lulu », Yves Saint Laurent en pleine création de ce personnage unique… Deux versions de cette bande dessinée ont été publiées en 1967 par les éditions Tchou, rééditées en 2003 et enfin publiées par La Martinière en version courte en 2010. Une version étrangère a été publiée au Japon par Kawade Shobo Shinsha en 2009.
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