VIDÉO – Après l’annonce par le ministre Kasbarian dimanche d’un « plan d’absentéisme » dans la fonction publique, le normalien Maroun Eddé, invité de l’émission Points de vueest venu en aide aux fonctionnaires.
« À coût équivalent, que demande-t-on aux fonctionnaires ? » s’interroge l’essayiste Maroun Eddé, alors qu’en pleine discussion autour du budget, les fonctionnaires sont pointés du doigt. Le ministre Guillaume Kasbarian a annoncé dimanche un « plan d’absentéisme » ce qui lui vaut une volée de bois vert à l’Assemblée nationale. L’opposition dénonce un projet « cruel et injuste » du gouvernement, qui compte faire des économies en s’attaquant au régime des fonctionnaires. Et le normalien s’est joint ce mercredi à la défense des agents de l’Etat. Invité de l’émission Points de Vue, l’auteur de La destruction de l’État (Livres) n’a pas mâché ses mots : « Ce n’est pas normal que des policiers ne passent que 10 à 15 % de leur temps en patrouille. » Même chose selon lui pour le personnel hospitalier. « Nous leur demandons de plus en plus de rapports de notation. J’ai eu un médecin que j’ai interviewé dans mon livre et qui m’a dit : « Si je devais remplir tous les rapports qu’on me demande aujourd’hui, cela me prendrait quatre heures par jour ». Alors à poste équivalent, que leur demande-t-on de faire ? Les confie-t-on aux missions qui sont les plus utiles aux personnes, qui sont au cœur de leur métier ? Ou bien les distrayons-nous avec une inflation de normes et de réglementations ?
Il dénonce également ce qu’il qualifie de« inflation de la bureaucratie moyenne ». « Ce sont ces gens qui vont contrôler ces gens, mais cela s’est trop développé. Aujourd’hui à l’hôpital public : 34 % sont des personnels administratifs, et cela monte jusqu’à 40 voire 50 % à l’AP-HP. il cite en exemple. Selon lui, la solution n’est pas de s’attaquer aux fonctionnaires pour établir un budget plus équilibré. « Là où nous avons une vraie marge de manœuvre, ce sont les subventions. Les éoliennes ont coûté environ 20 milliards ces dernières années, les autoroutes nous coûtent 10 milliards par an en perte de revenus. Les vrais rentiers sont là, plutôt qu’un professeur contractuel dans un lycée professionnel qui prend trois jours d’arrêt maladie et qui est payé 1.800 euros par mois.»