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Maroc-Royaume-Uni : les pistes de l’IMIS pour un partenariat post-Brexit renouvelé


Écrit par Najib Benamour sous la direction du Président de l’IMIS, Abdelmalek Alaouiet le Prof. Ahmed AzirarDirecteur de recherche à l’institut, le Policy Paper retrace les relations bilatérales historiques entre les deux pays, renforcées par la Accord d’association Royaume-Uni-Maroc signé en 2021, qui a porté les échanges commerciaux à 2 milliards de livres sterling d’ici 2022. Le document d’orientation énonce dix recommandations clés pour exploiter pleinement le potentiel de ce partenariat.

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Harmonisation des règles commerciales

Pour harmoniser les règles commerciales entre le Maroc et le Royaume-Uni, le document propose de supprimer les barrières réglementaires héritées de l’accord UE-Maroc, notamment les règles sanitaires et phytosanitaires, qui ne sont plus pertinentes pour les intérêts britanniques. Par exemple, bien que l’UE ait autorisé l’exportation de volaille marocaine, le Royaume-Uni continue d’interdire ces exportations en vertu des anciennes règles de l’UE. L’harmonisation simplifierait les procédures, réduirait les coûts et les délais. D’autres mesures comprennent la facilitation des voyages d’affaires sans visa, la création d’un conseil d’affaires conjoint et la simplification des règles d’origine pour les produits bénéficiant de préférences tarifaires.

La suppression des barrières tarifaires

Les auteurs du document d’orientation recommandent l’élimination progressive de tarifs douaniers et quotas renforcer les échanges commerciaux entre le Maroc et le Royaume-Uni. En supprimant ces barrièresLE Produits marocains pourraient accéder plus facilement au marché britannique, augmentant ainsi la compétitivité et stimulant croissance économique des deux pays. L’accent est mis sur la Produits végétaux marocainscomme les fruits exotiques et les épices, qui ne concurrencent pas la production britannique. La suppression des quotas sur ces produits, comme les tomates, favoriserait une baisse des prix pour Les consommateurs britanniques et permettrait d’accroître les exportations marocaines. Une étude d’impact est suggérée pour évaluer les retombées économiques avant de mettre en œuvre cette mesure.

Investir dans la création d’une masse critique dans les services

L’investissement dans le développement des services constitue une étape importante dans le renforcement des liens entre les Maroc et le Royaume-UniDepuis le Brexit, les institutions financières britanniques cherchent à s’implanter en Afrique, où le Maroc peut jouer un rôle stratégique grâce à son secteur tertiaire développé et Casablanca Finance City (CFC). Le CFC, qui abrite de grandes entreprises de services, notamment des entreprises britanniques, offre un environnement favorable pour attirer les professionnels des services aux entreprises britanniques. Le Maroc, avec des progrès dans la maîtrise de l’anglais et des barrières réduites, devient une porte d’entrée idéale pour les entreprises britanniques à la recherche d’opportunités en Afrique. Des négociations spécifiques, dans le cadre de l’accord d’association Royaume-Uni-Maroc, pourraient faciliter l’accès des entreprises britanniques au CFC, consolidant ainsi le Maroc comme un connecteur clé entre l’Afrique et le Royaume-Uni dans le secteur des services.

Renforcer la collaboration bilatérale dans le secteur des énergies renouvelables

Cette recommandation souligne l’opportunité de collaboration entre le Royaume-Uni et le Maroc dans le domaine de énergies renouvelablesLes deux pays ont des objectifs ambitieux en matière de développement durable. Le Maroc, fort de son potentiel en énergie solaire et éolienne, pourrait devenir un exportateur net d’énergie renouvelable, tandis que le Royaume-Uni bénéficierait de cette énergie à bas coût, diversifiant et sécurisant son approvisionnement. Des exemples concrets tels que le complexe solaire Noor et le parc éolien de Tarfaya démontrent la réussite du Maroc dans ce secteur. La coopération pourrait également s’étendre à l’industrie automobile, notamment dans la mobilité électrique, avec l’exportation de véhicules et la production de batteries à haute valeur ajoutée, renforcée par les réserves de phosphate du Maroc. Cette collaboration pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois et favoriser le développement durable dans les deux pays.

Le développement des zones économiques spéciales au Maroc

Le Maroc et le Royaume-Uni ont une formidable opportunité de renforcer leurs relations économiques en développant Zones économiques spéciales (ZES) au Maroc. Grâce à sa position stratégique au carrefour entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc est un hub naturel pour investissementstandis que le Royaume-Uni, qui regarde vers l’Afrique de l’Ouest, peut y voir un terrain fertile pour développer ses échanges. L’expansion des ZES telles que Tanger Medou la création d’un zone industrielle dédié aux entreprises britanniques du sud du Maroc, ouvrirait de nouvelles Perspectives économiquesCes initiatives stimuleraient les investissements étrangers, créeraient des emplois et offriraient une alternative attrayante aux projets chinois en Afrique, renforçant ainsi la Coopération maroco-britannique pour une croissance partagée.

Diversification des routes commerciales

LE Maroc et le Royaume-Uni ont tout intérêt à collaborer pour diversifier et moderniser leur routes commercialesLes deux pays ont également fait valoir que la création de nouveaux corridors de transport était essentielle à leurs ambitions stratégiques. En créant de nouveaux corridors de transport, ils pourraient renforcer la résilience de leurs échanges commerciaux et connecter plus efficacement les entreprises britanniques aux réseaux logistiques africains. Un projet phare serait la construction d’un corridor reliant Tanger Med à Lagos, suivant le tracé du futur gazoduc Maroc-Nigeria, et intégrant des infrastructures intermodales telles que les ports de Tanger, Casablanca et Dakhla. Ce corridor commercial, combinant transport routier, ferroviaire et maritime, fluidifierait les échanges, réduirait les coûts et boosterait le développement économique des pays traversés. En parallèle, l’intégration des Digital Trade Corridors (DTC), déjà testés entre Dublin et Holyhead, pourrait simplifier les processus douaniers et accélérer les flux commerciaux entre le Maroc et le Royaume-Uni, tout en reliant des hubs stratégiques tels que Tanger Med, renforçant ainsi la compétitivité des deux nations sur le marché international.

Renforcer les investissements dans les provinces du Sud

Le potentiel de provinces du sud du Maroc représente une opportunité majeure pour intensifier les investissements internationaux, notamment britanniques. Nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud Lancé en 2013, le Maroc s’est engagé dans une transformation économique ambitieuse dans la région, visant à accroître son PIB et à stimuler la croissance. Dans ce contexte, le document d’orientation indique que le Royaume-Uni pourrait bénéficier de cette dynamique en s’associant à des projets stratégiques tels que le Port Atlantique de DakhlaLe Royaume-Uni pourrait ainsi ouvrir la voie à l’Afrique de l’Ouest et explorer les synergies dans le secteur de la pêche, un secteur clé qui génère 40 % des revenus locaux. Les énergies renouvelables, le tourisme et les infrastructures sont également des secteurs dans lesquels les investissements britanniques sont probables. En outre, UK Export Finance pourrait jouer un rôle crucial en fournissant des garanties pour encourager les entreprises britanniques à s’implanter dans cette région prometteuse, contribuant ainsi à son développement économique et à la création d’emplois.

Promouvoir la coopération dans le domaine de la santé

LE secteur de la santé offre une opportunité prometteuse de collaboration stratégique entre le Maroc et le Royaume-Uni. Alors que le Royaume-Uni est confronté à une pénurie croissante de médecins généralistes et à une pression accrue sur ses système de santé Depuis la pandémie, le Maroc a entrepris des réformes dans la formation médicale, mais des défis persistent, notamment en termes de rémunération et de durée des études. Une solution innovante serait de créer un partenariat permettant aux jeunes médecins marocains de travailler temporairement au Royaume-Uni, où ils pourraient acquérir une expérience précieuse et bénéficier de meilleures conditions salariales, tout en évitant une fuite des cerveaux. En outre, ce partenariat pourrait s’étendre à l’envoi de techniciens et d’ingénieurs marocains pour se former aux dernières technologies médicales, favorisant ainsi un échange de compétences. Ensemble, les deux Royaumes pourraient également co-construire un complexe hospitalier dans le sud du Maroc, à proximité de l’Afrique de l’Ouest, pour répondre aux besoins humanitaires de la région.

Maximiser les ponts dans le domaine éducatif

Les auteurs du PP insistent également sur le renforcement de liens éducatifs Les échanges entre le Royaume-Uni et le Maroc constituent une opportunité majeure. Avec l’introduction progressive de l’anglais dans les universités marocaines, l’intérêt pour les études à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, est croissant. Bien que le coût élevé des études et de la vie au Royaume-Uni représente un obstacle majeur pour de nombreux étudiants marocains, la mise en place de bourses d’excellence par les universités britanniques pourrait rendre ces études plus accessibles, renforçant ainsi les échanges académiques entre les deux pays.

Intensification de la coopération militaire et sécuritaire

coopération militaire et sécuritaire entre le Maroc et le Royaume-Uni est crucial dans un contexte de tensions régionalesnotamment avec l’Algérie, qui a considérablement augmenté ses dépenses militaires. Le Maroc, qui s’est engagé à moderniser son armement, pourrait renforcer ce partenariat, notamment par l’acquisition de matériels militaires britanniques. Des collaborations existent déjà, comme l’exercice African Lion, co-organisé avec les États-Unis. À l’approche d’événements comme le CAN 2025 et le Coupe du monde 2030le Royaume-Uni pourrait également apporter son expertise en matière de sécurité intérieure, grâce à son expérience dans la gestion d’événements majeurs.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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