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Mark Rutte, un as du compromis à la tête d’une alliance militaire

Mark Rutte, un as du compromis à la tête d’une alliance militaire

A l’Otan, les secrétaires généraux sont régulièrement scandinaves et belges, parfois anglais et le plus souvent néerlandais. Le 13ème représentant à la tête de l’Alliance atlantique sera sans surprise un citoyen néerlandais en la personne de l’actuel Premier ministre, Mark Rutte. Après plus d’un an de négociations discrètes, ce vétéran de la politique européenne a été choisi parmi une série de candidats, parmi lesquels le Britannique Ben Wallace et la Première ministre estonienne Kaja Kallas. Le premier a commis l’erreur de déplaire aux Américains et aux Français, le second a été jugé trop vindicatif envers la Russie.

Avec le retrait du président roumain Klaus Iohannis de la course, Mark Rutte est assuré qu’aucun des 32 États membres ne se prononcera contre sa nomination pour un mandat de quatre ans, dont l’officialisation devrait être ratifiée lors d’une réunion dans les prochaines semaines. . Les décisions de l’organisation militaire créée en 1949 reposent en effet sur la règle du consensus : il suffit d’un pays récalcitrant pour bloquer le processus. «  Il est celui qui suscite le plus de soutiens, sinon le plus charismatique et le plus expérimenté en matière militaire. », résume une source au sein de l’administration atlantique.

Mark Rutte, 57 ans, compense sa (relative) inexpérience en matière de défense par une connaissance des compromis qui lui sera particulièrement utile. Il a déjà montré son art de la diplomatie en restant treize ans Premier ministre des Pays-Bas, une longévité unique dans l’histoire récente de ce pays où les coalitions se font et se défont régulièrement. Plus récemment, cet ancien responsable des ressources humaines du groupe néerlandais Unilever a obtenu le soutien de la Turquie et de la Hongrie, peu enthousiastes à l’idée de nommer le représentant d’une nation avec laquelle elles étaient en désaccord ces dernières années.

Gérer l’imprévisible Donald Trump

Parmi les défis qui l’attendent à court terme, l’organisation du soutien à l’Ukraine. L’actuel chef de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, veut, avant son départ le 1er octobre, pérenniser l’aide aux Ukrainiens en établissant un engagement formel des Alliés à hauteur de 40 milliards d’euros par an. , le temps que dure le conflit. Cette aide sera davantage coordonnée à travers l’OTAN à travers la création d’une structure ad hoc, dont la création devrait être annoncée lors du 75e sommet de l’Organisation à Washington, du 9 au 11 juillet.

Ce système vise à préparer l’éventualité d’un retour au pouvoir de Donald Trump qui pourrait s’accompagner d’un changement brutal de politique à l’égard de l’Ukraine. Dans les couloirs de l’Otan, l’ancien président américain a laissé un très mauvais souvenir avec ses attaques récurrentes contre les alliés, coupables à ses yeux de ne pas suffisamment financer leurs défenses. Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’il ne soutiendrait pas un membre de l’alliance en cas d’attaque russe. C’était un «  manière de négocier », s’est-il défendu récemment, faisant marche arrière sur ses menaces.

Le futur secrétaire général de l’Otan a la réputation de savoir négocier avec l’imprévisible Donald Trump. Lors d’un sommet à Washington en 2018, il avait commencé par se mettre d’accord avec lui sur le manque d’engagement des Européens en matière de dépenses militaires. Avant de le convaincre que ces mêmes Européens étaient sur la bonne voie. Son pays, qui a consacré 1,2% de son produit intérieur brut à sa défense en 2017, devrait atteindre 2% en 2024, l’engagement pris en 2014 après l’annexion russe de la Crimée.

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