SIMON WOHLFAHRT / AFP
Mark Rutte, photographié ici lors d’une conférence de presse de l’OTAN le 27 juin 2023, nommé chef de l’organisation
DIPLOMATIE – Dans un contexte international tendu marqué par le conflit israélo-palestinien et la guerre en Ukraine, l’Otan vient de se doter d’un nouveau leader. Les 32 pays de l’alliance transatlantique ont désigné ce mercredi 26 juin le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, 57 ans, comme leur prochain secrétaire général.
Il prendra ses fonctions le 1er octobre en remplacement du Norvégien Jens Stoltenberg, en poste depuis dix ans. » Je sais que je laisserai l’OTAN entre de bonnes mains », a immédiatement réagi ce dernier sur X. « Mark est un véritable défenseur des relations transatlantiques, un leader fort et un bâtisseur de consensus « , il ajouta.
Fort ? Le parcours politique de Mark Rutte s’inscrit en effet dans une certaine résilience et résistance aux scandales. Surnommé « Teflon Mark », il est le Premier ministre le plus ancien de son pays (14 ans), rebondissant notamment en 2021 après la démission de son gouvernement suite à un scandale sur les prestations sociales. Il a finalement démissionné l’année dernière après un différend au sein de la coalition sur l’asile.
Alors que l’élection présidentielle aux Etats-Unis pourrait conduire au retour de Trump à la Maison Blanche, ses facilités de communication avec le républicain sont régulièrement saluées. À tel point qu’on l’a même surnommé « Celui qui murmure à l’oreille de Trump »ou celui qui a murmuré à l’oreille de Donald Trump.
« Monsieur non »
On lui attribue notamment le mérite d’avoir sauvé le sommet de l’OTAN en 2018, au cours duquel il avait discuté des dépenses de défense avec l’ancien président. Il n’a d’ailleurs pas hésité à le contredire ouvertement lorsqu’il se trouvait dans le Bureau Ovale.
Plus récemment, Mark Rutte s’est encore une fois exprimé ouvertement lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, affirmant que l’Europe devait travailler « avec celui qui est sur la piste de danse ». « Toutes ces pleurnicheries à propos de Trump, je les entends constamment ces jours-ci, arrêtons de faire ça »a-t-il déclaré.
Sur la question ukrainienne, sa solidarité avec Kiev n’est plus à démontrer. Outre le fait que les Pays-Bas ont signé cette année un accord de deux milliards d’euros d’assistance militaire sur 10 ans, Mark Rutte a également été le fer de lance des efforts visant à équiper Kiev d’avions de combat F. -16. Une décision alors qualifiée de« historique » par le président Volodymyr Zelensky.
S’il a réussi à convaincre les plus résistants à sa nomination, la Turquie et la Hongrie, il n’a pas toujours eu que des pays amis en Europe. Sa position particulièrement dure lors des négociations autour du plan de relance européen en pleine crise du Covid lui vaut un autre surnom dans les pays du sud de l’Europe : « Monsieur Non ».
Voir aussi sur LE HuffPost :