Marion Maréchal et les zemmouristes en phase de reconstruction après la scission aux élections européennes
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Marion Maréchal et les zemmouristes en phase de reconstruction après la scission aux élections européennes

Marion Maréchal et les zemmouristes en phase de reconstruction après la scission aux élections européennes
Sarah Knafo, élue députée européenne le 9 juin, lors de la première session parlementaire, à Strasbourg, le 16 juillet 2024.

En 2022, Reconquête ! comptait sept millions d’électeurs, cent mille adhérents, beaucoup d’espoirs et de cerveaux en activité mais une seule élue. Deux ans plus tard, « Zemmourie » a perdu 96% de ses électeurs, adhérents et cadres sont en cavale et elle n’a toujours qu’une seule élue : Sarah Knafo, peut-être la dernière de son camp à garder de hautes ambitions.

« Nous avons subi une énorme tempête mais nous ne sommes pas mortsestime la récente députée européenne, qui a quitté son rôle de conseillère fantôme. Nous restons une boussole idéologique. Nous allons maintenant essayer de créer une alternative à ce qui ne fonctionne pas. A savoir : le Rassemblement national (RN), qui reste l’ennemi juré du couple Zemmour-Knafo. « Le RN est dans l’impasse, l’histoire de sa victoire est terminée. »

Sarah Knafo pourra en discuter, dans les couloirs du Parlement européen, avec une partie de la trentaine d’eurodéputés RN, qui contrôlent le troisième groupe dans l’hémicycle. Elle a été abandonnée par les quatre autres eurodéputés élus sous l’étiquette Reconquête ! le 9 juin (5,4 % des voix), au terme d’une campagne européenne interne fratricide, conclue par une farce de 72 heures à coups de trahisons et de portes qui claquent. Sarah Knafo a perdu et Marion Maréchal n’a pas gagné.

Comme annoncé avant le vote, la nièce de Marine Le Pen siège au sein du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, avec Nicolas Bay et Guillaume Peltier, autres experts en remaniements parlementaires, et la conservatrice Laurence Trochu.moi Knafo, de son côté, a trouvé refuge dans le groupe le plus sulfureux de l’extrême droite européenne, sobrement nommé Europe des nations souveraines et dominé par le parti allemand AfD, ancien allié du RN.

Siphonnage du cadre

Cette association de parias de l’extrême droite européenne ne tient déjà qu’à un fil. Les collaborateurs du Parlement européen hésitent à s’impliquer car sa durée de vie est jugée incertaine. Sarah Knafo se réjouit néanmoins que les députés les plus suspectés d’antisémitisme aient été exclus du groupe, à la demande de l’AfD, et qu’elle ait été nommée vice-présidente, avec une généreuse dotation pour employer sept collaborateurs. De quoi payer quelques militants, alors que le parti repose sur peu d’épaules et a perdu 1,35 million d’euros de dotation annuelle après les législatives.

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Le comité exécutif de Reconquête ! ne se réunit plus faute de combattants, suite au départ de Mmoi Maréchal, M. Bay et M. Peltier, les trois vice-présidents. Stanislas Rigault, resté fidèle au couple Zemmour-Knafo, malgré la tentation de rejoindre le RN, porte un regard désabusé sur l’utilité du mouvement : « Reconquête ! » partait de deux constats : Marine Le Pen ne pouvait pas gagner et le RN ne fédère pas la droite. Ces deux points sont un peu moins pertinents, même s’ils ne sont pas allés jusqu’au bout (du rassemblement) »il note.

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