Mario Draghi et le « moment Démosthène » de l’Europe
L’homme du « quoi qu’il en coûte » à la tête de l’Europe, en pleine crise de confiance ? « C’est presque le scénario idéal pour l’Europe », confie un sherpa. Après tout, à 76 ans, Mario Draghi n’est-il pas plus jeune que les deux candidats à la Maison Blanche ? A six semaines des élections européennes, le nom de l’ancien banquier central revient en force pour la future présidence de la Commission européenne (ou du Conseil européen), depuis son appel remarqué à une « réforme radicale » de l’Europe, le 16 avril, au forum social de La Hulpe, près de Bruxelles.
Dans ce discours sans concession, l’ancien patron de la Banque centrale européenne (BCE) a frappé fort. Non seulement il critique le déclin de la compétitivité européenne, mais il accuse l’Union d’avoir « fragilisé » son propre modèle social, en se fixant un mauvais objectif et en optant pour le retrait. Une drôle de façon d’être candidat à une relance de l’Europe, pourrait-on dire. Mais c’est avant tout un appel au courage politique en période d’extrême tension.