Marine Le Pen remet en cause le domaine réservé du président en matière de Défense
Si le Rassemblement national venait à remporter les élections législatives du 7 juillet, le bras de fer entre Matignon et l’Élysée pourrait notamment se cristalliser autour de la question de la Défense nationale. Interrogée mercredi sur une éventuelle cohabitation d’Emmanuel Macron avec Jordan Bardella, Marine Le Pen a déjà prévenu que « chef des armées, pour le Président (de la République), c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui détient ». les cordons de la bourse.
« Jordan (Bardella) n’a pas l’intention de se battre avec lui, mais il a fixé des lignes rouges. Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes », a-t-elle ajouté dans un entretien au quotidien régional. Le Télégramme.
La « ligne rouge » de Bardella sur l’Ukraine
Emmanuel Macron a ouvert en février le débat sur l’envoi de soldats occidentaux en Ukraine, refusant d’exclure cette option. Il a d’abord été chaleureusement accueilli avant de voir des alliés – République tchèque, Pologne, États baltes notamment – le rejoindre. Certains observateurs estiment que la question n’est plus de savoir si, mais quand, les soldats européens seront déployés, se félicitant d’une « brise du tabou » et plaidant pour entretenir « l’ambiguïté stratégique » qui consiste à cacher à son ennemi ce que « nous ne sommes pas ». prêt à faire.
Lors d’une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella a indiqué lundi qu’il faisait au contraire de « l’envoi de troupes (françaises) sur le sol ukrainien » une « ligne rouge très claire ». « Je n’ai pas l’intention de créer les conditions ni de mettre en œuvre » un tel projet, a-t-il ajouté, arguant qu’il s’agissait de « (sa) position » et « celle de (son) mouvement politique ».
La question de l’interprétation de la Constitution
Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d’une interprétation de la Constitution accordant un « domaine réservé » au chef de l’Etat.