Marine Le Pen dénonce un « ton de partialité » de la part du juge
Jugée dans le procès des assistants parlementaires du RN, la leader du parti de la flamme se défend encore dans les colonnes du Point, affirmant au passage qu’elle « perçoit » de la part du juge « un ton de partialité ».
Il n’y a pas qu’au tribunal correctionnel que Marine Le Pen enfile son costume d’avocate. La chef du Rassemblement national se défend également dans Le Point ce jeudi 10 octobre, un peu plus d’une semaine après le début du procès des assistants parlementaires du parti. Qui concerne des soupçons d’emplois fictifs, visant à détourner l’argent du Parlement européen au profit du mouvement.
La cheffe des députés RN chante le même refrain que jeudi dernier, quand, à la barre, elle s’attaquait à « expliquer comment fonctionne un mouvement politique ». « Je dois briser certaines idées préconçues que peuvent avoir les juges sur le fonctionnement politique », dit-elle, avant de provoquer :
« Tous les magistrats devraient venir passer six mois dans un parti. »
« Liberté parlementaire »
Comprendre : le RN n’aurait « rien à se reprocher » et serait victime d’un « malentendu entre le monde judiciaire et le monde politique », pour reprendre les mots de Marine Le Pen, dans Le Parisien, mi-septembre. Le même ajoute que les assistants parlementaires ne sont « pas des employés du Parlement européen » et sont « manifestement destinés, pour un certain nombre, à s’engager en politique ».
« Il faut comprendre qu’il n’y a, à aucun moment, une accusation d’enrichissement personnel ou d’emploi fictif. La question fondamentale est la liberté parlementaire dans l’exercice du mandat de député», insiste ce dernier dans Le Point.
« Partialité »
Visiblement soucieuse de pouvoir se défendre, Marine Le Pen compte assister au maximum aux audiences de ce procès prévu jusqu’au 27 novembre. Il faut dire qu’il y a un gros risque : peine de prison de 10 ansune amende d’un million d’euros et une peine d’inéligibilité de dix ans. Cette première semaine « l’a un peu refroidie », a-t-elle confié au Point, expliquant avoir « perçu un ton de partialité de la part du président (du tribunal).
Outre Marine Le Pen, huit autres députés du Front national sont impliqués dans le procès, ainsi que 12 personnes qui ont été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti, également jugés. Pour le parquet, qui dénonce la mise en place d’un « système centralisé » dans le parti entre 2004 et 2016, ces assistants parlementaires, peinant à décrire leurs tâches, n’avaient que le titre.