Au 2e étage du tribunal judiciaire de Paris, ce lundi 14 octobre, tout le monde guette son arrivée. La prise de parole de Marine Le Pen au procès de l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national s’accompagne d’un public et de médias nombreux et d’une force publique renforcée. Juste avant que la cloche ne sonne, le chef des députés RN à l’Assemblée nationale rencontre un groupe de jeunes étudiants dans les toilettes voisines. Elle sourit devant leurs visages étonnés. « Pensez-vous que nous pouvons lui demander un selfie? » » demande-t-on à leur professeur. Pas de place, pas de temps pour une photo. Juste quelques mots, glissés devant les caméras : « Nous n’avons pas besoin d’être préparés lorsque nous disons la vérité. »
Sa vérité, c’est-à-dire une contestation acharnée des faits de détournements de fonds qui lui sont reprochés, Marine Le Pen la défend bec et ongles pendant des heures dans la salle d’audience, à l’aise au bar dans son tailleur-pantalon noir, une pile de documents déposés sur le bureau. Au menu de cette troisième semaine de procès, trois après-midi sont consacrées à son interrogatoire en tant qu’ancienne députée européenne.