Rarement travail et vie se mélangent aussi bien que chez Marina Otero. Certes, des références assumées, de Sophie Calle à Angélica Liddell, l’ont précédée sur le terrain de l’autofiction. Mais le dépouillement punk et pop à l’œuvre dans ses pièces ne ressemble qu’à elle.
Dans la trilogie Enregistrer pour vivredont la première partie, Baise-moiRévélée en 2022 de ce côté-ci de l’Atlantique, l’originale Portègne, aujourd’hui installée à Madrid, nous livre ses entrailles avec un aplomb sublime. À chacun d’entre nous, en y regardant de plus près, d’y voir des morceaux de nous-mêmes.
Vos pièces sont basées sur le dévoilement, une sorte d’esthétique du dépouillement s’y articule. Y a-t-il beaucoup de choses que vous laissez cachées ?
Je pense que je révèle le pire, je touche à l’essentiel du pire en moi, et il y a beaucoup de choses que je ne révèle pas simplement parce que je ne les trouve pas intéressantes. De plus, mon image publique est celle d’une personne forte, et même si je révèle ma part de fragilité dans mes œuvres, elle devient une force précisément parce qu’elle est exposée.
Alors peut-être qu’il y a une part de moi qui est plus fragile, plus naïve, plus aimante, qui reste cachée. Mais peut-être que je me fais juste passer pour mignonne en disant ça.
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