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Marie N’Goussou-Ngouyi, 15 ans, qualifiée de dernière minute et pépite de l’athlétisme français

Plus jeune membre de la délégation paralympique française, la sprinteuse orléanaise de 15 ans a une belle marge de progression. Au Stade de France, elle dispute les 100 et 200 m.

France Télévisions – Éditorial Sport

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La Française Marie N'Goussou-Ngouyi après sa série sur 100 m (catégorie T47), le 3 septembre 2024, aux Jeux Paralympiques. (BALLET PAULINE / AFP)

Il y a ceux qui gravissent les échelons lentement, compétition après compétition, avant de connaître l’excitation des Jeux. Et puis il y a les autres qui avancent à vive allure. A seulement 15 ans, Marie N’Goussou-Ngouyi fait partie de la deuxième catégorie. Début septembre, pour sa deuxième saison en para-athlétisme, la lycéenne enfile pour la première fois le maillot bleu, directement lors des Jeux paralympiques. Après avoir pris la 6e place de la finale du 100 m vendredi (catégorie T47, handicap membre supérieur), elle s’est alignée samedi 7 septembre, sur le demi-tour de piste, et a été éliminée dès les séries.

Tout s’est accéléré depuis un an pour celle qui évolue sur les pistes d’athlétisme depuis son enfance et qui a débuté avec le « baby-athlé ». Après avoir fait ses armes dans son club ECO-CJF d’Orléans, en s’entraînant trois fois par semaine, Marie N’Goussou-Ngouyi a rejoint le groupe de Christophe Letellier au centre espoir d’Orléans en septembre 2023. L’organisme étant partenaire de son lycée, elle a bénéficié d’horaires flexibles pour pouvoir s’entraîner quatre à cinq fois par semaine (dont une fois au club).

« En 2016, je m’occupais d’un athlète de 100 ans. m haies qualifié pour les JO (Sandra Gomis). Elle était une senior et a entraîné huit fois par semaine. Marie est cadette, je ne peux pas lui donner les mêmes séances », compare Christophe Letellier, qui doit lui aussi composer avec le handicap de son athlète. Diminuée du bras gauche suite à un accouchement difficile où son membre a été violemment étiré, Marie N’Goussou-Ngouyi s’élance dans les starting-blocks à l’aide d’une cale et est gênée dans l’exécution correcte du geste balancé des sprinteurs.

La jeune Tricolore a d’abord concouru uniquement avec les valides. Il y a deux ans, son entraîneur d’origine lui a donné l’idée de tenter le circuit handisport. Elle concourt désormais sur les deux tableaux : championne régionale cadette du 60 m cet hiver avec les valides, elle a remporté le 100 m aux championnats de France handisport mi-juillet. Les qualités de Marie N’Goussou-Ngouyi ont très vite attiré l’intérêt de Guy Ontanon, manager performance en para-athlétisme depuis août 2022.

« J’ai assisté aux championnats de France indoor 2023 et mon regard s’est tout de suite porté sur elle. Je me suis dit ‘il y a du potentiel, il faut la suivre’. »

Guy Ontanon, gestionnaire de la performance en para-athlétisme

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« J’ai vu que ça continuait à progresser au ‘France’ à Saint-Etienne cet été 2023. Nous nous sommes donc rapprochés de son coach. Et j’ai été très contente de savoir qu’elle rejoignait le groupe d’entraînement de Christophe Letellier », retrace l’ancien coach de Christine Arron et Muriel Hurtis.

A son arrivée au pôle espoir, Marie N’Goussou-Ngouyi avait déjà les Jeux Paralympiques en tête, puisqu’elle avait décroché la qualification minimum B à Saint-Etienne. « Guy Ontanon m’a dit ‘tu la prépares du mieux que tu peux et je compte sur elle pour les Jeux’ », Mais l’adolescente a dû attendre de longs mois avant de voir son rêve se réaliser, en raison d’une classification internationale tardive. « Pour pouvoir concourir au niveau international, elle a dû se présenter devant des médecins étrangers. Cela se fait lors des compétitions internationales », explique Christophe Letellier. Son intervention s’est déroulée lors du meeting HOP (Handisport Open Paris), les 13 et 14 juin au stade Charléty.

La fenêtre d’opportunité pour une qualification était alors très étroite, mais Marie N’Goussou-Ngouyi a rapidement saisi sa chance. Au meeting HOP, pour le deuxième 200 m de sa carrière, l’athlète a validé les minimas, avant de s’ouvrir les portes du 100 m aux Championnats de France paralympiques un mois plus tard. « Elle a pleinement mérité sa place, avec, je pense, un avenir qui va devenir doré. Elle progresse bien », salue Guy Ontanon, qui souligne que l’athlète a fait « choix de performance » en sautant la cérémonie d’ouverture pour se concentrer sur la séance de démarrage au Stade de France le lendemain matin.

Son jeune âge pourrait-il être un obstacle ? « On peut dire qu’elle est jeune et qu’elle va découvrir. Mais quand il y a des médailles à aller chercher, il faut les prendre, même quand on a 15 ans. années, insiste Guy Ontanon. L’insouciance de son âge lui permettra d’aborder ces Jeux avec probablement moins de pression que ses aînées. J’espère qu’elle surfera de ce côté-là. »

Arnaud Assoumani, leader des Bleus à 38 ans et participant aux Jeux pour la sixième fois, n’a pas dit autre chose après sa finale du saut en longueur mardi : « L’important pour Marie c’est de prendre du plaisir et de profiter de l’ambiance. Elle est au début de sa carrière et je pense qu’elle symbolise la génération d’après qui, grâce au travail au fil des années de tous les athlètes un peu plus expérimentés, les fédérations et le Comité Paralympique Français, seront dans de bonnes conditions pour briller et être mieux considérées. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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