Marie-Anne Chazel et Régis Laspalès se retrouvent coincés dans un cauchemar à cause de leur fils dans la pièce La famille et le potagerdiffusé ce samedi 3 août 2024 à 21h10 sur C8. Une farce déjantée et joyeusement cynique.
Marie-Anne Chazel (qui a récemment répondu à la question que beaucoup se posent) connaît bien l’auteur Bob Martet et la réalisatrice Anne Bourgeois. Tant qu’il y a de l’amourelle retrouve le duo pour une deuxième pièce. Exit Patrick Chesnais, l’ancien sociétaire du Splendid trouve un autre partenaire de choix en la personne de Régis Laspalès. Le duo comique endosse les costumes d’un couple de gens de la haute société, Marie et Denis, qui s’aiment pour le meilleur et pour le pire depuis 40 ans. La (très grosse) bourde de leur fils Tom (Jean-Baptiste Shelmerdine) les sort d’un quotidien bien ordonné et insouciant… Le début d’une spirale cauchemardesque qui ne semble pas vraiment les perturber.
Une famille dysfonctionnelle La famille et le potager
Une pièce de boulevard par nature, La famille et le potager sort pourtant des sentiers battus grâce à un humour cynique et des personnages déjantés. À commencer par la mère. Marie-Anne Chazel s’en donne à cœur joie dans le rôle d’une milliardaire dépressive et alcoolique prête à tout pour se marier. « sauter par la fenêtre » du rez-de-chaussée à chaque désaccord avec son mari. Face à elle, Régis Laspalès use avec aisance du timing comique en incarnant un homme flasque et désœuvré qui « J’ai pu peindre pendant 40 ans… sans rien vendre » grâce à la fortune de sa femme. Pas si loin d’Alex qu’il a joué dans la série Nos chers voisinsJean-Baptiste Shelmerdine joue avec la fantaisie d’un fils un peu trop bercé par le mur. Il a eu son bac pour la neuvième fois, c’est peu dire ! La brève apparition de sa femme, Chloé (Emma Gamet), radicalement honnête avec sa belle-famille et son mari, vient donner un coup de pied dans la fourmilière.
La Famille et le Potager, Vive l’humour noir
Réduite principalement à des querelles de couple, certes savoureuses, entre Marie et Denis avec quelques ripostes bien senties («Denis, je vais t’émasculer, en français t’arracher les couilles.»), le premier acte dérape parfois un peu. Mais la pièce atteint peu à peu sa vitesse de croisière tandis que les personnages s’enfoncent avec un sang-froid désarmant dans l’impensable. Les décors et la mise en scène réussis flirtent parfois avec l’absurde, alimentant le ton décalé de la pièce. À son apogée, au deuxième acte, elle n’est jamais meilleure que lorsqu’elle se pare d’un humour noir qui trouve tout son poids face à la gravité de la situation. « Être pourri, c’est dans la famille »Marie dit : On ne lui en voudra pas !