marché noir, Renault Clio, métaux précieux… tout ce qu’il faut savoir sur ces vols qui se multiplient
Des dizaines de personnes, comme vous, vivent cette scène chaque jour, partout en France. Parfois, il ne reste plus grand-chose de leur voiture. Jantes, calandre, rétroviseurs, plaques d’immatriculation, éléments du moteur ou de l’habitacle, le véhicule a subi un démontage en profondeur, alors même qu’il était stationné sur le parking fermé d’une résidence privée.
Un phénomène en constante augmentation
Selon Le Parisien, qui a obtenu les statistiques du ministère de l’Intérieur, « en août dernier, les vols d’accessoires dans les véhicules ont augmenté de 11 % au niveau national. En juillet, le ministère enregistrait déjà une hausse de 13%. » Et nos confrères citent un commissariat d’Ile-de-France qui constate une augmentation de 50 % des vols de pièces détachées automobiles depuis le 1er septembre.
Actu Toulouse constate également « un phénomène qui frappe durement l’agglomération » de la Ville rose. Dans les zones rurales du département de la Loire, « les gendarmes ont dénombré 18 cas de Renault Clio dont toute la partie avant a disparu entre avril et juin, contre 10 cas entre janvier et mars », selon France Bleu.
La Clio et les petites voitures françaises très ciblées
Car sans surprise, ce sont les voitures les plus vendues qui subissent le plus de vols. Ainsi la Clio V (dernière génération) est la plus ciblée, devant ses concurrentes de taille équivalente, comme les Peugeot 208 et 2008 et la Citroën C3.
Les pièces de ces véhicules sont réputées pour être particulièrement faciles à démonter, ce qui permet aux voleurs de commettre leur délit rapidement. Et au marché noir, les pièces se vendent comme des petits pains. Selon Le Parisien, un phare avant Clio coûte par exemple environ 150 euros chez un grillage, contre 990 euros chez un concessionnaire agréé. Un aileron avant ? 60 euros contre 249 euros neuf. Rappelons qu’il est possible de trouver son bonheur dans les casses automobiles, même si les pièces détachées pour véhicules récents y sont rares, et pour cause.
Vol et revente faciles
Sur le darknet, via les boucles Telegram ou tout simplement sur Leboncoin, les offres ne manquent pas. Et de nombreux clients ne font pas très attention à l’origine de la marchandise, voire achètent les pièces en sachant qu’elles ont été volées. Certains commandent même directement, surtout lorsque leur véhicule est luxueux et que la pièce manquante est rare.
De toute façon, les pièces automobiles n’ont pas de numéro de série. Il est donc impossible d’en déterminer l’origine.
Obéissant à la logique de l’offre et de la demande, les voleurs opèrent souvent dans des quartiers qu’ils connaissent bien. Ils traquent les allées et venues des propriétaires, parviennent à voler une télécommande ouvrant les portes des grandes résidences, ou encore s’attaquent aux voitures garées dans les rues sombres. Alors que l’éclairage public est de plus en plus éteint dans de nombreuses communes, pour économiser de l’argent, la discrétion est souvent totale au milieu de la nuit.
Il s’agit finalement d’un stratagème bien moins risqué que le trafic de drogue, avec des sommes d’argent importantes en jeu. « En une nuit, ils peuvent gagner entre 5 000 et 10 000 euros », confie une source au Parisien.
Sur une voiture, tout est volé
Logiquement, les pièces les plus volées sont aussi les plus simples à retirer de la voiture, surtout si elles ne nécessitent pas de gros outils, comme des rétroviseurs. Les éléments de carrosserie tels que les capots, les ailes ou les pare-chocs peuvent également être démontés relativement facilement pour ceux qui ont un coup de main. Il en va de même pour les phares et les jantes, qui peuvent être revendus à un prix élevé. .
Encore plus simple à voler : les plaques d’immatriculation, qui serviront ensuite à usurper l’identité du véhicule.
Enfin, selon Auto Plus, les voleurs expérimentés appartenant la plupart du temps à des réseaux structurés cibleront les pots catalytiques. Ceux-ci contiennent des métaux précieux comme le platine, le palladium et le rhodium, qui se vendent plusieurs centaines d’euros. . Cette fois, ce n’est pas la Renault Clio qui est la plus impactée, mais les modèles hybrides de Toyota et Lexus, qui contiennent plus de métaux que ceux des autres marques.
Conséquence : augmentation des primes d’assurance automobile
Si les automobilistes sans le sou sont tentés de se tourner vers le marché de l’occasion, aussi douteux soit-il, c’est aussi parce que les pièces détachées neuves sont de plus en plus chères. Et dans ce domaine, les prix dépassent largement l’inflation.
Selon le cabinet spécialisé Facts & Figures cité par Ouest-France, les assureurs répercuteront, en 2025, la hausse continue du coût des pièces détachées neuves. Celui-ci est estimé à 9 % en 2024, avec quelques hausses spectaculaires, comme le prix d’un rétroviseur de voiture électrique. Le prix de celle-ci aurait augmenté de plus de 28 % selon Facts & Figures, qui prévoit une augmentation moyenne de 4 à 6 % des primes d’assurance automobile.