Marché : Métal phare de la transition énergétique, le cuivre a dépassé les 10 000 dollars la tonne
(BFM Bourse) – Le prix du métal rouge a dépassé les 10 000 dollars vendredi, soutenu par une demande importante qui ne peut être compensée par une offre aux capacités limitées.
Le prix du cuivre, métal phare de la transition énergétique, a dépassé vendredi les 10 000 dollars la tonne pour la première fois depuis deux ans grâce à une accélération de la demande pour une production limitée.
Le métal rouge est particulièrement sous le feu des projecteurs depuis l’offre de rachat hostile du géant BHP sur son rival Anglo American, qui donnerait naissance, si elle se concrétisait, à la plus grande société minière et productrice de cuivre au monde.
Depuis fin février, le prix du cuivre a gagné près de 18%, galvanisé par les craintes d’un déficit important sur le marché mondial. Vendredi, il a grimpé jusqu’à 10 033,50 $ avant de retomber un peu.
« Au cours des deux derniers mois, le prix du métal a augmenté régulièrement, soutenu par la croissance mondiale et une forte demande », dans un contexte d’offre minière insuffisante et de craintes de pénurie, explique l’analyste Ole Hansen de Saxobank.
« Certains craignent » qu’un mariage entre BHP et Anglo American « limite encore davantage la croissance de la production, à l’heure où la demande devrait augmenter étant donné que le métal est vital pour la transition verte », ajoute Fawad Razaqzada, analyste chez City Index interrogé par l’AFP.
Un métal crucial pour la transition « verte »
Jusqu’alors, le prix du cuivre évoluait dans une fourchette étroite. Il avait réussi à naviguer dans « une mer agitée de coûts de financement nettement plus élevés alors que les banques centrales du monde entier augmentaient les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation », explique Ole Hansen.
Les années post-pandémiques ont également été marquées par un ralentissement de la croissance en Chine, premier consommateur mondial.
Mais le cuivre est crucial « pour la transition verte en raison de son utilisation dans les infrastructures d’énergies renouvelables comme les panneaux solaires et les éoliennes, ainsi que dans les véhicules électriques et la modernisation du réseau », énumère Fawad Razaqzada.
Outre la demande « des secteurs traditionnels comme l’habitat et la construction », le « roi des métaux verts » voit donc sa demande exploser en raison de la transformation vers les énergies bas carbone, insiste Ole Hansen.
Une offre sous pression
Dans le même temps, l’offre souffre à la fois de grèves, de tensions géopolitiques, de nouvelles réglementations et même d’une baisse des rendements des dépôts vieillissants.
Le spectre de la pénurie avait déjà propulsé le métal rouge à un sommet historique en mars 2022, à 10 845 dollars la tonne, peu après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les investisseurs craignant que la guerre et les sanctions occidentales contre Moscou ne réduisent l’offre en provenance de l’Ukraine. Russie.
Toutefois, l’offre minière de cuivre du Chili et du Pérou, les deux principaux pays producteurs mondiaux, a été « plus forte au cours des deux premiers mois de cette année que l’année précédente », souligne Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
Elle rappelle cependant que dans le cas du Pérou, cette hausse de la production est due à un effet de comparaison favorable car l’année dernière, « des manifestations avaient nui à la production ».
« L’industrie n’est pas à l’abri d’interruptions inattendues », rappelle également l’analyste, comme le montre l’exemple de la fermeture en novembre de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Amérique centrale située au Panama à la suite d’importantes manifestations.
(Avec l’AFP)
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