Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se sont terminés ce dimanche 11 août après une quinzaine riche en émotions. L’occasion de vous livrer quelques aperçus insolites des coulisses.
Voile : la grosse frayeur d’un photographe tombé à l’eau
Les photographes travaillent souvent dans des conditions périlleuses lors des épreuves de voile. Lors de ces JO, ils ont passé de longues heures en mer, en attendant des compétitions souvent reportées, à Marseille. Avec un soleil intense et des supports instables. Au retour de sa journée, un photographe français a eu une véritable frayeur. Alors qu’il s’apprêtait à monter sur le ponton, le bateau s’est éloigné et il est tombé à l’eau avec ses deux appareils photo en bandoulière. Il a eu le réflexe d’en maintenir un hors de l’eau, mais le second a fait un plongeon fatal. Heureusement, il a été rapidement secouru par ses collègues, qui l’ont aidé à regagner la terre ferme. Et dans son appareil, il a pu récupérer les photos de Charline Picon et Sarah Steyaert, nos médaillées de bronze.
Basketball : Derrick White découvre la Léon Marchand mania
Après leur quart de finale face au Brésil, les stars de la Team USA arrivent en zone mixte de Bercy. La plupart des journalistes se pressent autour de LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant. Les autres joueurs américains sont facilement accessibles. En parlant avec Derrick White, nous lui demandons comment il a vécu l’ovation tonitruante du public pour Léon Marchand, présent en tribune, dans le dernier quart-temps. « Ah, c’est ça, je n’avais pas compris », s’exclame le joueur de Boston.
« Léon Marchand, c’est le nageur français ? Ok, merci, je comprends mieux maintenant », a conclu le champion NBA en souriant.
Rugby à 7 : un métro entier évacué sur la piste… dans la joie et la bonne humeur
Tout au long de la quinzaine olympique, Paris s’est métamorphosé. Partout, les sourires des gens venus assister au plus grand événement sportif du monde ont inondé les rues de la capitale. Face à une telle euphorie collective, rien n’a pu démoraliser les gens. Pas même la mésaventure que nous avons vécue dans les transports en commun, samedi 27 juillet. Alors que nous nous dirigions vers le Stade de France pour assister aux demi-finales et à la finale du tournoi de rugby à 7, la ligne 13 du métro s’est arrêtée brutalement à la station La Fourche. Le conducteur de la rame nous a demandé de patienter. Le temps a passé. La rame est restée immobile 10 minutes. Puis 15 minutes, 25 minutes, 35 minutes, 45 minutes… Dans le noir complet et une chaleur étouffante, les centaines de personnes se dirigeant vers le Stade de France ont vécu un moment particulièrement difficile. Les rames étaient bondées, et tout le monde transpirait. Mais personne ne s’est énervé. La magie des Jeux olympiques a même réussi à calmer les usagers d’un service de la RATP d’ordinaire si décrié. Pendant toute la durée de cette mésaventure, aucune voix ne s’est élevée. Tout le monde a fini par être évacué au milieu de la piste après presque 50 minutes d’attente. Dans la joie, la bonne humeur et un calme… olympien.
Judo : les journalistes américains s’étonnent de la ferveur du public
Les épreuves de judo se sont déroulées dans une ambiance volcanique durant la première semaine à l’Arena Champ de Mars. Les supporters ont encouragé les combattants français tous les jours. Avec quelques moments de pure folie. De quoi impressionner les journalistes américains présents dans la tribune de presse. Peu habitués à couvrir le judo, certains nous ont demandé d’où venait une telle ferveur pour les athlètes en kimono. Ils nous ont posé des questions sur l’histoire de ce sport et les secrets de sa popularité en France. Et tous se sont dits ébahis par le charisme, la puissance et les performances de Teddy Riner. Un colosse aux deux médailles d’or (en individuel et par équipe) que nos confrères d’outre-Atlantique ne sont pas prêts d’oublier.
Basket-ball : au milieu de la tribune de presse, une leçon de tactique sur Rudy Gobert… en coréen
Les Jeux olympiques, ce sont donc des rencontres avec des journalistes du monde entier. Et des échanges parfois inattendus dans la tribune de presse. Mardi 6 août, lors du quart de finale du tournoi de basket masculin entre la France et le Canada, un collègue sud-coréen nous tape sur l’épaule et glisse son téléphone portable sous notre nez. Sur l’écran, l’application Google Traduction est ouverte. D’un côté, une phrase écrite en coréen. De l’autre, la correspondance en français. Et une question, envoyée en pleine figure :
« Pourquoi Rudy Gobert ne joue pas ? »
Même en français, cette demande aurait nécessité une réponse détaillée et nuancée. Le premier réflexe est de répondre en anglais. On abandonne, notre interlocuteur ne semble pas maîtriser la langue de Shakespeare. Le deuxième est de saisir notre téléphone pour écrire la réponse dans l’application de traduction. Problème, le clavier est entièrement en coréen. On décide d’ouvrir ce même site de traduction sur notre ordinateur avant de se lancer dans notre explication. Après avoir patienté, le journaliste sud-coréen lit attentivement notre analyse des choix de Vincent Collet. Il finit par acquiescer. Jusqu’à Séoul, les fans de basket sont désormais experts sur les rotations des Bleus.
Skateboarding : La mère et le frère très discrets d’un futur champion olympique
Les rangs étaient encore très clairsemés dans les tribunes du parc urbain de la Concorde ce dimanche matin 28 juillet. Une femme et son fils étaient déjà présents dans les tribunes, suivant tranquillement l’échauffement des jeunes compétiteurs avant l’épreuve de street skateboard avec, comme seul signe visible, un petit drapeau japonais. Interrogés sur les raisons de leur appétence pour ce sport, ils se sont excusés de ne pouvoir répondre en anglais, mais lorsqu’ils ont vu une feuille annonçant l’ordre de passage des compétiteurs, la femme a pointé du doigt le nom de Coco Yoshizawa.
« C’est sa mère et je suis son frère Shin », confie le jeune homme en quelques mots d’anglais.
La mère de la cavalière de 14 ans a alors mimé son cœur qui battait avec ses mains en attendant de voir passer sa fille. Quelques heures plus tard, elle était championne olympique.
Escalade : Hammer retrace son parcours au sol avec ses fans
Le grimpeur américain Zach Hammer, éliminé par son compatriote Sam Watson en phase de poules, a pu compter sur une quinzaine de supporters venus le soutenir au Bourget. La « Hammer team ». A la fin de la compétition, tout le monde s’est retrouvé sur le vaste site de Seine-Saint-Denis. Les fans US ont ensuite reproduit à la craie le mur de vitesse au sol. Et ils ont demandé à Hammer, qui s’est exécuté avec le sourire, de refaire le parcours, avec toute la mise en scène du départ. Un beau moment de partage et de complicité.