Manifestations spontanées, raffineries à l’arrêt, journée nationale d’action : le conflit se durcit

Deux jours après l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre pour faire adopter – sans vote – la réforme controversée des retraites par l’Assemblée nationale, la colère des nombreux opposants aux projets est loin d’être apaisée.

Dès lors, des rassemblements spontanés de plusieurs milliers de personnes se multiplient dans les grandes villes de France, comme à Paris place de la Concorde, où des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont lieu.

Dans ce contexte très tendu, de nouvelles mobilisations sont annoncées dans les transports, les raffineries ou encore l’éducation. Et les actions encore en cours vont se poursuivre.

Arrêt de la raffinerie annoncé

Ainsi selon le secrétaire général de la CGT de la raffinerie TotalEnergies en Normandie Alexis Antonioli, cité par l’AFP, l’arrêt des installations a commencé le 17 mars, alors qu’il devrait prendre plusieurs jours pour être pleinement effectif.

Une autre raffinerie, celle de Petroineos dans les Bouches-du-Rhône pourrait également être fermée au plus tard le 20 mars, selon Eric Sellini, coordinateur syndical CGT. Et la raffinerie Esso-ExxonMobil en Seine-Maritime pourrait également être à l’arrêt le 20 ou le 21 mars, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d’une grève au dépôt pétrolier du Havre. Jusqu’à présent, les grévistes se contentaient de bloquer les livraisons de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.

« Jour noir » dans le transport ferroviaire le 23 mars

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé au « maintien de la grève reconductible » entamée le 7 mars. Si les prévisions pour la semaine du 20 mars n’ont pas encore été communiquées, les syndicats ont déjà appelé « à agir massivement le 23 mars » pour s’opposer à la réforme.

CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT-Cheminots invitent également les salariés du rail à « multiplier les actions et initiatives unitaires dès ce week-end sur tous les territoires ». La FO-RATP, premier syndicat des conducteurs, a prévenu les Franciliens qu’ils devaient s’attendre à « une journée noire » dans le métro le 23 mars.

Appel à la grève pour les épreuves du baccalauréat spécialité

En raison de la grève des contrôleurs aériens, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 30 % de leurs vols à Paris-Orly et 20 % à Marseille-Provence le 20 mars.

Selon une source syndicale citée par France Info, plusieurs syndicats (Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, FO, SUD et la CGT) ont appelé à une « grève des surveillants lors des épreuves du baccalauréat spécialité », qui se déroulent à partir du 20 mars. à 22. Le ministre de l’Education a pour sa part répondu qu’il mobiliserait « des surveillants supplémentaires ».

Journée nationale d’action 23 mars

Si les principaux syndicats ont déjà appelé à des « rassemblements locaux locaux » lors du week-end des 18 et 19 mars, l’intersyndicale a également annoncé une neuvième journée de grèves et de manifestations le 23 mars dans tout le pays. Elle dénonce un passage « en force » d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne, fustigeant notamment « la responsabilité portée par l’exécutif dans la crise sociale et politique qui résulte » de la décision d’initier le 49.3.

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