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Manifestations du 1er mai : ce qu’attendent les services de renseignement

Jeux olympiques imminents, guerre à Gaza, poursuite du conflit en Ukraine… Les traditionnelles manifestations du 1er mai s’inscrivent cette année dans un « contexte géopolitique tendu », prévient une note confidentielle du renseignement territorial, que Le Parisien a pu consulter. Hormis d’éventuelles actions de « mouvements extrémistes », les manifestations s’annoncent cependant « plus pacifiques » que l’année dernière.

Ce mercredi, date de la Journée internationale des travailleurs, 120 000 à 150 000 participants sont attendus dans le pays, répartis sur 270 actions, selon les services de renseignement territorial. Il y aura entre 15 000 et 30 000 personnes dans les rues de la capitale.

Forte mobilisation attendue à Lyon, Toulouse, Lille

Alors qu’une mobilisation importante et de nombreux heurts ont été enregistrés lors de l’édition 2023, galvanisée par la mobilisation contre la réforme des retraites, l’édition 2024 « semble marquer le retour aux mobilisations traditionnelles, au caractère plutôt festif et familial ». Les vacances scolaires en zone B sont jugé également « de nature à atténuer la mobilisation globale » Selon les prévisions évoquées dans la note, les cortèges les plus importants, après celui de la capitale, devraient se retrouver à Lyon (5 000 personnes attendues), à Toulouse (4 100) ou encore à Lille ( 3 500).

Même si les syndicats ont « rencontré des difficultés à se mobiliser depuis le début de l’année », « la fête des travailleurs devrait néanmoins réussir à fédérer les gens en raison de son aspect traditionnel », dit-on du côté de Beauvau.

Des manifestants anti-olympiques et pro-palestiniens mobilisés

Alors que les Jeux olympiques arrivent dans la capitale dans près de trois mois, « certaines structures contestataires profiteront de la tribune offerte par la fête du Travail pour cibler (la compétition) », prédit encore cette note.

La mobilisation des « ultra-gauches » et des « étudiants politisés » est jugée « très probable » pendant cette fête ouvrière. En raison du climat géopolitique qualifié de « tendu », le mouvement de contestation radical pro-palestinien et les collectifs anti-olympiques « pourraient profiter de la visibilité offerte par l’événement pour grossir les rangs des cortèges », notamment à Paris. Elles « nécessitent une vigilance accrue et la mise en place d’un système public et judiciaire proportionné ».

Sécurité renforcée dans les gares et gares

Pour assurer la sécurité des personnes et éviter des troubles publics, la direction locale de la sécurité de la métropole parisienne (DSPAP) va déployer un « plan d’action renforcé », selon un communiqué de la préfecture de police.

Une quarantaine d’équipes de la police régionale des transports (SDPRT) renforceront la vigilance lors de leurs patrouilles, notamment dans les gares et gares, à partir de 6h30, afin de détecter les éléments à risque et procéder à d’éventuelles interpellations. Des contrôles d’identité et des fouilles de sacs et bagages peuvent être effectués dans et autour des gares.

Des contrôles renforcés seront également mis en place pour identifier la présence de personnes susceptibles de transporter « des engins explosifs artisanaux ou pyrotechniques, des armes ou des objets pouvant servir d’armes par destination ».

Chacune des cinq gares parisiennes ainsi que le complexe de Châtelet-les-Halles seront sécurisés par deux équipages jusqu’à « 19 heures à 21 heures », précise la note. Des contrôles préventifs seront effectués « dans la nuit du mardi 30 avril au 1er mai » autour du parcours de l’épreuve.

400 à 800 « éléments à risque »

Selon cette note confidentielle, 400 à 800 « éléments à risque » venus de tout le pays, voire de l’étranger, « sont susceptibles de rejoindre le défilé parisien dans un esprit offensif et déterminé ». Ces fonds pourraient être nécessaires pour « harceler le système policier » et « mener des actions visant à endommager le mobilier urbain » et les « symboles du capitalisme » présents sur le parcours.

Aucune action de l’ultra droite liée au 1er-Mai « n’a été détectée », mais le scénario n’est pas exclu, « dans une logique de recherche d’affrontement et de lutte d’influence ». Une réunion de militants « des deux extrêmes » risquerait de provoquer « des troubles à l’ordre public », suggère la note. Certains agriculteurs pourraient aussi organiser des actions isolées, mentionne enfin les services de renseignement territorial.

Cammile Bussière

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