Triste spectacle, une fois de plus, dans les rues de la capitale de la République Dominicaine : des centaines de militants ont participé à une sorte de marche de haine anti-haïtienne. Ils ont envoyé un message à leur président, lui ordonnant de « chasser » les citoyens du pays voisin, en proie à la pauvreté et à la violence. Les ressortissants haïtiens dénoncent le racisme et la discrimination.
Des centaines de Dominicains ont manifesté à Saint-Domingue, samedi 5 octobre 2024, pour exiger que le président Luis Abinader tienne sa promesse d’expulser 10 000 haïtiens sans papiers par semaine, tout en empêchant leur retour.
Selon les chiffres officiels, près de 500 000 Haïtiens vivent en République dominicaine, pays des Caraïbes de 10,5 millions d’habitants, qui partage l’île d’Hispaniola avec Haïti.
Ce dernier est considéré comme l’un des territoires les plus pauvres du monde. Après avoir été dévastée par un terrible tremblement de terre en 2010, elle a connu successivement des crises politiques, économiques, alimentaires et sécuritaires. Aujourd’hui, les gangs détiennent tout le pouvoir et sèment la terreur et la mort.
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« Les Haïtiens dehors« , « Si Abinader ne les expulse pas, nous le ferons« , « Non à l’invasion des Haïtiens« , a-t-on entendu sur la place du Drapeau, dans la capitale Saint-Domingue. Des propos scandés par les manifestants, issus ou sympathisants de l’Ancien Ordre Dominicain, la formation nationaliste à l’initiative du rassemblement.
(Nous sommes là) pour que le président ne revienne pas sur sa décision et commence à sanctionner les immigrants illégaux.
Angelo Vasquez, président de l’Ancien Ordre Dominicain
Quelque 250 000 Haïtiens ont été expulsés en 2023, selon les statistiques officielles. Si Luis Abinader tient sa promesse de 10 000 expulsions par semaine, le chiffre annuel dépassera les 500 000.
Il ne peut pas y avoir deux pays en un, une culture très différente, une religion très différente, on ne peut pas supporter le fardeau d’Haïti (…) ils n’ont même pas de papiers dans leur pays, ça suffit, on atteint la limite.
Les manifestants ont également exigé que les haïtiens expulsés ne puissent pas revenir, dénonçant «irrégularités« .
De son côté, la communauté haïtienne se dit victime de discrimination.
Des militants, comme William Charpentier, coordonnateur de l’Office des Migrations et des Réfugiés de la République Dominicaine, d’origine haïtienne, parlent d’un «persécution raciale » par la police lors de nombreuses perquisitions.
Les Haïtiens représentent 30 % de la main-d’œuvre dans l’élevage, l’agriculture et la construction en République dominicaine, selon le Fonds des Nations Unies pour la population.
A (RE)VOIR/ Une manifestation anti-haïtienne similaire avait été organisée le week-end précédent.
République Dominicaine : manifestation anti-haïtienne
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