INTERNATIONAL – Benjamin Netanyahu plus que jamais sous pression. Alors que les États-Unis ont présenté vendredi un plan visant à « finaliser » Après un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, des milliers d’Israéliens sont descendus samedi 1er juin dans les rues de Tel-Aviv pour faire pression sur le gouvernement du Premier ministre israélien. Et de critiquer sa gestion, jugée désastreuse, de la guerre à Gaza.
Il s’agit de la plus grande manifestation dans le pays depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre. Environ 120 000 personnes se sont rassemblées dans la capitale de l’État hébreu pour implorer l’aide du président américain Joe Biden, exiger la libération des otages et protester contre le gouvernement. Une mobilisation aux proportions impressionnantes, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’article. Face à cette marée humaine, l’agence de presse Reuters précise que la police a utilisé des canons à eau et des policiers à cheval pour tenter de disperser les manifestants, qui espéraient que cette proposition de paix puisse enfin aboutir.
Faire des otages la priorité
« Un accord d’otages maintenant », a réclamé un manifestant habillé en Statue de la Liberté, au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens. Pour les manifestants rassemblés samedi soir, leur Premier ministre est davantage préoccupé par son « pouvoir » que le sort des otages. Après l’annonce de Joe Biden, Benjamin Netanyahu a réaffirmé le » termes « d’Israël, ce qui implique selon lui « la destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas ».
La grande majorité des manifestants interrogés sur place par l’AFP craignent que ces exigences du Premier ministre israélien mettent en péril l’accord. Les manifestants ont donc brandi une immense banderole » Biden les sauve de Netanyahu », en référence aux 121 otages du Hamas toujours détenus à Gaza, dont 37 sont déjà morts selon l’armée israélienne.
Du même avis, le Forum des familles d’otages et de disparus a affirmé qu’il « exiger que le gouvernement israélien approuve immédiatement l’accord de libération des otages et ramène tous les otages chez eux immédiatement ». « Nous demanderons également à tous les ministres du gouvernement et aux membres de la coalition de s’engager publiquement à soutenir l’accord et à ne pas autoriser la possibilité de le torpiller et de mettre les otages en danger. »» a ajouté l’ONG.
Pression populaire et politique
Samedi à la même heure, deux ministres israéliens d’extrême droite ont menacé de quitter le gouvernement si Benjamin Netanyahu acceptait l’accord. Dans des messages sur X, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a déclaré que son parti « dissoudre le gouvernement » si l’accord était trouvé, qualifier la proposition de « victoire du terrorisme et risque pour la sécurité d’Israël ». Bezalel Smotrich, le ministre des Finances, a pour sa part affirmé qu’il « ne participera pas à un gouvernement qui accepterait le plan proposé ». En revanche, le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’est engagé à soutenir le gouvernement si le Premier ministre soutenait définitivement le plan de paix présenté par Joe Biden, comme le souligne la BBC.
Outre la pression populaire, ce chantage politique place Benjamin Netanyahu dans une position plus que délicate au sein de sa coalition. Et à l’heure actuelle, la proposition n’a toujours pas été validée par les deux camps, malgré l’appel coordonné samedi des médiateurs qatariens, américains et égyptiens au Hamas et à Israël pour qu’ils finalisent l’accord, fondé sur les principes énoncés par le président Joe Biden. Le Hamas a simplement déclaré qu’il considérait « positivement » la feuille de route annoncée par Joe Biden, après avoir réitéré ses exigences d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total israélien de Gaza avant tout accord. Des conditions évidemment rejetées par Israël.
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