Environ 1 000 manifestants se sont rassemblés samedi 27 avril dans la rue Steindamm, à Hambourg, pour exprimer leur opposition à ce qu’ils appellent « le dictature des valeurs », selon le quotidien allemand Le monde.
Une vidéo mise en ligne montre la foule répondant aux cris de « Takbir » par « Allahu Akbar » et scandant une partie de la Shahada, la principale profession de foi de l’Islam, en arabe : « Je témoigne qu’il n’y a de divinité que Dieu « . Certains manifestants portaient des pancartes proclamant » Le califat est la solution » et affirmant que « Gaza a gagné la guerre de l’information », selon plusieurs clichés diffusés par les médias allemands.
Le rassemblement a été organisé par un groupe appelé « Muslim Interaktiv », qui a également publié une vidéo de l’événement sur les réseaux sociaux avec la banderole « N’obéissez pas aux menteurs ! Impressions de la manifestation d’aujourd’hui à Hambourg ».
Selon le Bureau de Hambourg pour la protection de la Constitution, ce groupe est affilié au Hizb ut-Tahrir, une organisation politique panislamiste et fondamentaliste visant à rétablir un califat. Cette organisation est interdite en Allemagne.
« Une manifestation difficile à supporter », reconnaît le ministre de l’Intérieur
« VVoir une telle manifestation islamiste dans nos rues est difficile à supporter. C’est une bonne chose que la police de Hambourg ait réagi à la criminalité avec une présence significative. La ligne rouge à laquelle s’arrête la protection du droit de manifester et de la liberté d’expression doit être claire », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, au journal TagesspiegelLundi 29 avril.
« Pas de propagande terroriste pour le Hamas, pas de discours de haine contre les Juifs. Si des crimes de ce type sont commis, nous devons intervenir immédiatement et vigoureusement lors des manifestations. », a-t-elle poursuivi auprès du quotidien berlinois.
« Voir une telle manifestation islamiste dans nos rues est difficile à supporter »
Le ministre a également assuré que les organisations islamistes font l’objet d’une surveillance accrue de la part des autorités, notamment après les interdictions en Allemagne de l’organisation palestinienne Hamas et du groupe Samidoun.
L’un des dirigeants présumés de « Muslim Interaktiv », Joe Adade Boateng, est un étudiant actif sur les réseaux sociaux, où il discute de sujets liés à l’Islam et commente le conflit entre Israël et le Hamas. Le groupe s’est également récemment rendu sur le Web pour discuter du blocage de son compte principal en raison de ce qu’il appelle « censure entourant le génocide actuel à Gaza « .
