Plus de 150 personnes ont défilé samedi 6 juillet dans le centre de Strasbourg pour réclamer la libération des sept indépendantistes kanak placés en détention provisoire en France métropolitaine, et pour demander « la fin de la colonisation » Français en Nouvelle-Calédonie. Sous la pluie battante, les manifestants scandaient des slogans tels que « Justice pour Kanaky », « Libérons nos camarades » ou « Etat français, débarrassez-vous, la Kanaky n’est pas à vous »brandissant des drapeaux kanak et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Des militants emprisonnés, des miliciens meurtriers libérés ».
« Nous sommes ici pour dénoncer la déportation et les conditions de détention des militantsJoseph-Stéphane Wachoima, du collectif Solidarité Kanaky du Haut-Rhin, a déclaré à l’Agence France-Presse. Nous exigeons leur libération immédiate. Nous avançons vers notre émancipation et notre pleine souveraineté.
Treize séparatistes inculpés
Deux nouvelles personnes ont été mises en examen samedi en Nouvelle-Calédonie, soupçonnées d’avoir joué un rôle dans « coordination » Les deux hommes ont été arrêtés dans les violences qui ont éclaté mi-mai en réponse à la réforme électorale décriée par le camp indépendantiste, a annoncé le parquet de Nouméa. Ils rejoignent la liste de onze autres militants indépendantistes, dont le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), Christian Tein, déjà mis en examen pour complicité de tentative d’assassinat et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Treize militants indépendantistes ont été inculpés, notamment de complicité de tentative d’assassinat et d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit, depuis le début des violences qui secouent le territoire français, les plus graves depuis les années 1980. Sept sont actuellement en détention provisoire, et le transfert de cinq d’entre eux en métropole il y a deux semaines a entraîné une nouvelle vague de violences. Parmi eux, Christian Tein a été incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin).
Alimentées par le vote d’un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien en vue des élections provinciales prévues fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux policiers, des centaines de blessés et des dégâts considérables, pour un coût estimé à 1,5 milliard d’euros, selon le dernier bilan.