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Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

Des milliers d’Israéliens ont manifesté lundi soir pour réclamer des élections anticipées, critiquant le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier les populations. « dizaines » otages toujours aux mains du Hamas.

Parallèlement, en territoire palestinien, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans la nuit, dans un contexte plus apaisé depuis le début d’une trêve humanitaire observée par l’armée dans un secteur du sud.

Cette pause, dont l’annonce dimanche a coïncidé avec le premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, est en théorie destinée à faciliter l’acheminement de l’aide dont les Gazaouis ont cruellement besoin.

Fait rare en plus de huit mois de guerre sanglante, des milliers d’Israéliens ont manifesté lundi soir à Jérusalem près de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de la Knesset (Parlement).

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

« Je suis heureux de voir que les gens sont venus. Et j’espère que cela continuera. Un siège devrait être imposé à Jérusalem, à la Knesset. Nous devons paralyser le pays pour faire tomber le gouvernement”a déclaré Yaacov Godo, dont le fils Tom a été tué par le Hamas le 7 octobre.

Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eizenkot, deux anciens chefs de l’armée, qui a conduit à la dissolution de cette instance mise en place après l’attentat du 7 octobre.

Malgré le départ de ces deux opposants, entrés au gouvernement en signe d’unité après les attentats du Hamas, Benjamin Netanyahu et ses alliés conservent leur majorité à la Knesset.

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

« Chacune des actions (de M. Netanyahu) va dans le sens de la destruction d’Israël. Il est responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre »a accusé Moshe Sandarovich, 73 ans, ingénieur à la retraite.

Ce jour-là, des commandos du mouvement islamiste infiltrés dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent qui a fait 1.194 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.

« Arrêter la guerre »

Un haut responsable israélien impliqué dans les négociations a déclaré à l’AFP qu’Israël savait avec certitude que « dizaines » des otages détenus à Gaza étaient en vie. « On ne peut pas les laisser là longtemps, ils vont mourir »» a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à s’exprimer publiquement sur la question.

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

En représailles à l’attaque du 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 37 347 morts, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza. dirigé par le mouvement islamiste.

Certains brandissant des pancartes réclamant de nouvelles élections, les manifestants réclamaient un cessez-le-feu pour que les derniers otages puissent rentrer chez eux.

« Tous ! MAINTENANT ! »scandaient les manifestants, dont certains portaient des t-shirts arborant des slogans tels que « Arrêter la guerre » Et  » Nous sommes tous égaux « .

– Pas « l’esprit de l’Aïd »

A Gaza, l’armée annonce une pause « de 8h00 à 19h00 » (05h00 à 16h00 GMT) jusqu’à nouvel ordre, sur un tronçon routier d’une dizaine de km allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l’extrémité sud du territoire, jusqu’à l’hôpital européen de Rafah, un peu plus loin. nord.

Kerem Shalom est devenu le seul point de passage de l’aide humanitaire au sud de la bande de Gaza depuis que l’armée a lancé son offensive sur Rafah et pris le contrôle du poste frontière avec l’Egypte.

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

L’ONU a salué l’annonce israélienne mais a appelé à cette pause « conduire à d’autres mesures concrètes » pour faciliter les livraisons, et a une nouvelle fois demandé la levée « de tous les obstacles » à l’acheminement de l’aide sur le terrain où la population n’a pas le cœur de se réjouir.

« Nous ne sommes pas dans un état d’esprit de l’Aïd, c’est l’Aïd lorsque nous rentrons chez nous, lorsque la guerre se termine. Quand chaque jour il y a un martyr, ce n’est pas l’Aïd”a témoigné Amer Ajour, un déplacé de la ville de Deir el-Balah (centre).

Le front nord

A la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens depuis octobre, les attaques du Hezbollah libanais se sont intensifiées depuis la mort la semaine dernière de l’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne.

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

« Le risque d’erreurs de calcul conduisant à un conflit soudain et plus large est bien réel »ont également mis en garde la coordinatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), Aroldo Lazaro.

Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un autre haut responsable du Hezbollah, responsable des tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, au sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant.

L’envoyé spécial du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d’une désescalade avec le Liban.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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