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Manele Labini invite Camelia Jordana et le fantôme de Charles Martel dans un deuxième film plein de fantaisie

Damien Bonnard, hyper à l’aise dans son manteau de chaîne, partage l’affiche de cette histoire moderne avec Camelia Jordana, parfaite dans un rôle de « reine mère » coupée pour elle.

France Télévisions – Écriture de la culture

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Temps de lecture: 6min

Camelia Jordana dans le film « Reine Mère » de Manele Labidi, sorti le 12 mars 2025. (Kazak Productions)

Après avoir jeté un regard ironique sur son pays Un canapé à Tunis, Le réalisateur franco-tunisien cette fois plonge dans la vie quotidienne d’une famille immigrée qui lutte dans une France où il est parfois compliqué de se sentir chez lui. Reine mèreAvec Camelia Jordana, Sofiane Zermani et Damien Bonnard, libérés en salles le mercredi 12 mars.

Le film s’ouvre sur un bain dans la Méditerranée étincelante du Soleil. L’image, en tant que vision idyllique des origines, est rapidement poursuivie par le retour à la réalité. À peine revenus de vacances en France, Amel (Camelia Jordana) et son mari Amor (Sofiane Zermani) apprennent par courrier qu’ils devront quitter leur logement. Pour Amel, il n’est pas question de changer le quartier. Elle veut le meilleur pour ses deux filles, éduquées dans une école catholique près de leur domicile. C’est là, à l’occasion d’un cours d’histoire, que Mouna (Rim Monfort) a vu le fantôme de Charles Martel (Damien Bonnard) apparaître pour la première fois.

Alors que son mari, l’électricien, donne vie à toute la famille, Amel refuse de travailler. Sans diplôme, elle ne pouvait pas espérer mieux que le travail d’une femme de ménage, impensable pour cette fière femme qui répète l’envie qu’elle a grandi dans une famille riche de Tunis. Amor, pour sa part, tombe sur la tâche. Optimiste éternelle, il fait tout, en vain, pour satisfaire sa femme capricieuse. Quant à Dumia, elle finit par transformer le fantôme de Charles Martel en une amie imaginaire, qui l’aidera à trouver sa place dans un monde qui la rejette.

En 2020, le directeur franco-tunisien a déclaré en Un canapé à Tunisson pays, en pleine mutation, à travers l’histoire d’un retour au pays. Elle creuse cette question d’exil, cette fois de ce côté de la Méditerranée, avec un deuxième film en forme de conte qui s’amuse à déconstruire la figure mythologique de Charles Martel.

Que ressentent les enfants lorsqu’ils sont racontés à l’école cette histoire de Charles Martel en arrêtant les Arabes en 732? C’est en se mettant à la place d’un jeune adolescent confronté à cette expérience que le réalisateur attire les fils de cette comédie dramatique sous la forme d’un conte.

Avec des dialogues qui ont frappé l’œil du taureau et cette jolie idée de mettre en scène le fantôme de Charles Martel, le réalisateur élargit la question de l’exil et de l’immigration du point de vue d’un adolescent, qui reçoit des messages qui sont indirectement adressés à elle en classe et dans sa vie quotidienne. Manele Labini met en évidence la violence constitutive sous-jacente des institutions concernant ceux qui viennent d’ailleurs. Harcèlement administratif avec le racisme ordinaire. Entre la maladresse et la malveillance, le film souligne le manque de considération dont ils sont les victimes dans de nombreuses situations de la vie quotidienne.

Mais le film ne se contente pas d’épingler (tendrement, mais sans concessions) de la France. Il joue également à l’auto-marque à travers le portrait d’Amel, qui finit par devenir ennuyeux alors qu’elle met une mauvaise volonté. Déchronée, cette femme fantaisiste et fière veut garder sa dignité, en toutes circonstances. S’il est nécessaire de nettoyer, ce sera sans tablier et talons sur les pieds. Même si elle est la risée de ses amis, des personnages avec une verve joyeuse, que nous nous amusons à trouver par intermittence tout au long du film, Amel ne dictait pas sa vie.

Manele Labini s’amuse à organiser face à face à deux mystifications du passé: d’une part, cette « fable » « Fable » en grande partie mythologique racontée dans la figure de Charles Martel, et d’autre part l’auto-systérisation d’une femme qui invente un passé glorieux pour mieux soutenir le poids de l’exil. À travers cette aventure, Amel, comme Charles Martel, essaiera d’échapper aux histoires qui les enferment. Parce que comment vivre dans le présent quand le passé nous empêche? Cette question universelle traverse ce film plein de surprises.

La réalisation, supprimée, est transportée par la générosité des acteurs. Le caractère débordant et solaire d’Amel semble avoir été coupé pour Camelia Jordana. Damien Bonnard, Cotte de Mesille et cigarette dans le bec, campe un fantôme de Charles Martel Iconoclast, et forme un duo touchant avec le jeune jante Monfort dans le rôle de Mouna, pour qui il représente l’amie imaginaire dont elle avait besoin pour affronter le caractère envahissant de sa mère et un environnement scolaire hostile. Quant au caractère sympathique d’Amor, il est porté par le Sofiane Zermani lumineux.

Même si la ligne est parfois un peu soutenue, ce conte moderne met en lumière une lumière sans précédent le sentiment singulier d’exil, et les combats qui doivent parfois être menés avec vous-même, avec les autres et avec les institutions, à se sentir à sa place.

Genre : Drame
Directeur: MANELE LABIDI
Avec : Camelia Jordana, Sofiane Zermani, Damien Bonnard
Pays : France, Belgique
Durée :
1h33
Sortie :
12 mars 2025
Distributeur:
Distribution de diaphana
Synopsis :: Amel est un personnage coloré. Elle a le tempérament, l’ambition pour ses deux filles, une haute estime d’elle-même et se forme avec Amor un couple passionné et explosif. Malgré les difficultés financières, elle a l’intention de ne pas quitter les beaux quartiers. Mais la famille est rapidement menacée de perdre son appartement tandis que Mouna, l’aîné des deux filles, commence à avoir d’étranges visions de Charles Martel après avoir appris qu’il avait arrêté les Arabes à Poitiers en 732 … Amel n’a plus le choix: ils devront se réinventer!

Malagigi Boutot

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Malagigi Boutot

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