Le fournisseur d’électricité français EDF a annoncé lundi un nouveau retard dans la mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, avec un raccordement au réseau électrique prévu pour « la fin de l’automne », alors qu’il tablait jusqu’alors sur la fin de l’été, le 21 septembre au plus tard.
« Premier départ »
« Un programme de tests pour atteindre un niveau de puissance de 25% sera mis en œuvre », étape au cours de laquelle l’EPR « sera raccordé au réseau électrique national pour la première fois et produira ensuite de l’électricité », une échéance « prévue pour la fin de l’automne 2024 », précise le groupe français dans un communiqué.
Par ailleurs, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a donné lundi son feu vert à EDF pour la production des premiers électrons de l’EPR de Flamanville.
« L’ASN vient de nous donner son feu vert pour ce premier démarrage », a déclaré Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire du groupe français, lors d’un point presse.
Augmentation de la production
L’exploitant de la centrale nucléaire a reçu le 7 mai le feu vert de l’ASN pour mettre en service le 57e réacteur français, installé à côté de deux plus anciens à Flamanville (nord-ouest de la France).
EDF a également annoncé lundi une hausse de la production nucléaire en France pour l’année estimée 2024 – entre 340 et 360 TWh, contre une fourchette de 315 à 345 TWh initialement prévue – cette hausse n’incluant pas l’EPR de Flamanville. « Les 56 autres réacteurs sont plus performants que ce que nous avions intégré », a déclaré M. Clément lors du point de presse.
Alors que le président Emmanuel Macron a décidé de relancer le nucléaire, en commandant six réacteurs EPR2 (et huit supplémentaires en option) à l’énergéticien, le démarrage de l’EPR de Flamanville, même s’il a été décidé bien avant, a une dimension hautement symbolique.
17 ans de construction
Le raccordement du nouveau réacteur de Flamanville, le plus puissant du pays (1.600 MW), marquera la fin d’un chantier qui aura duré dix-sept ans, avec quelque 12 ans de retard sur le calendrier initialement prévu.
Les nombreux contretemps qui ont affecté le chantier (fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l’acier de la cuve, et défauts de soudure sur les traversées de l’enceinte de confinement) ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois l’estimation initiale de 3,3 milliards.
En 2020, la Cour des comptes l’estimait à 19 milliards, incluant notamment les « charges de financement supplémentaires ».
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