Malgré un nouveau conclave, le PS n’est pas tiré d’affaire

Entre passages médiatiques et nouveau conclave, la journée de lundi n’a pas été facile au PS, pas plus que les précédentes depuis le vote des militants jeudi 19 janvier. Dès la matinée sur France Info, le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, assuré « chercher à rassembler les socialistes mais il y a une réalité électorale ». « Les litiges ont été étudiés par le comité de vérification. Les procès-verbaux de toutes les fédérations sont à la disposition de la presse. Le résultat est incontestable. estime le leader socialiste, qui a proclamé sa victoire à plusieurs reprises depuis le scrutin du 19 janvier. « Il y a eu plusieurs votes, il rappelle , tous pointent dans la même direction. J’ai une majorité sur l’orientation politique au Conseil national, le rapport d’activité a été adopté à 57%, enfin j’ai été réélu. »
Un résultat pourtant très contesté par les supporters de son principal adversaire, Nicolas Mayer-Rossignol. Dimanche, le maire de Rouen avait tenu des propos au vitriol sur la direction sortante du parti : urnes en carton, bulletins sans enveloppe, bureaux de vote fermés au moment du scrutin, observateurs empêchés d’y accéder… Alors que la commission de vérification était réexaminant les résultats d’une quarantaine de fédérations, la direction du PS aurait demandé, selon lui, une suspension de la rencontre, avant d’y revenir plus tard avec un nouveau » méthodologie « raconter… et proclamer à nouveau, dans la foulée, la victoire d’Olivier Faure. « Je renvoie Nicolas Mayer-Rossignol dans sa fédération, a rétorqué le premier secrétaire sortant. En Seine-Maritime, des photos nous montrent des urnes en carton, non scellées, et des bulletins sans enveloppe. Nous n’avons ni mairies, ni préfets, ni agents communaux pour organiser le scrutin. il a taclé.
Je ne vais pas polémiquer sur Twitter mais évidemment personne n’a jamais pensé à acheter qui que ce soit. La proposition était liée au doute exprimé par RMN sur la ligne de la campagne européenne. Conduire la liste, quelle meilleure façon d’assurer le contenu de la campagne ? https://t.co/pTz56ywbux
— Olivier Fauré (@faureolivier) 23 janvier 2023
L’épineuse question de la gestion
Le député de Seine-et-Marne a toutefois annoncé dans la foulée qu’une réunion devait réunir en début d’après-midi tous les protagonistes du congrès. À la fin de la réunion, il a mentionné « convergences » au début d’une « travail programmatique ». En revanche, son adversaire normand a décliné sa proposition – formulée pour « le rassurer » – de mener la liste socialiste aux élections européennes de 2024. Un autre « chantier » a également été proposé, a informé Olivier Faure, pour « mettre en place d’autres modes de fonctionnement » du parti, notamment en ce qui concerne les votes internes. Reste aussi l’épineuse question de la direction elle-même puisque le premier secrétaire sortant appelle à plus de collégialité, mais refuse la demande de son adversaire de créer un « directoire » : « Trois ou quatre premiers secrétaires, je ne vois pas comment on peut faire et il y a déjà eu deux votes », a-t-il déclaré. Accord ou pas, le congrès doit se réunir à Marseille le week-end prochain, et les socialistes risquent d’en sortir affaiblis. « Avec cette incapacité à s’entendre, le PS gaspille le peu de capital politique qui lui reste »précise le politologue Rémi Lefebvre.
Grb2