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Malgré son blocage politique, Bruno Le Maire dévoile de nouvelles coupes budgétaires

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire le 20 juin à Paris.

« Je ne suis pas en tongs et je ne suis pas sur la plage. » Bruno Le Maire a rappelé jeudi 11 juillet qu’il resterait ministre de l’Economie et des Finances. « jusqu’à la dernière heure du dernier jour de ses fonctions. » Malgré le résultat des élections législatives qui l’a mis en sursis politique, il a décidé de dévoiler 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires dans le budget 2024, qui s’ajoutent aux 20 milliards déjà annoncés en début d’année. Une décision prise au nom de « l’équilibre des finances publiques »Il a déclaré que le gouvernement s’était fixé comme objectif d’atteindre un déficit budgétaire de 5,1% cette année.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés À 5,5 %, le dérapage du déficit public en 2023 met le gouvernement dans une situation embarrassante

Les comptes publics de la France seront scrutés de près par l’Union européenne, qui s’apprête à valider officiellement, mardi 16 juillet, l’ouverture d’une procédure pour déficit public excessif. Celui-ci doit être ramené en 2027 à la limite européenne de 3 % du PIB, tandis qu’il s’est creusé à 5,5 % en 2023. En vingt-cinq ans, la France n’a jamais connu un tel dérapage, sauf en 2008 lors de la crise financière et pendant la pandémie de Covid-19.

Elle doit aussi réduire sa dette, qui a gonflé à près de 3 160 milliards d’euros à fin mars (soit près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens). Cet objectif de déficit de 3% est « un impératif financier pour maintenir la confiance du marché et éviter une augmentation des taux d’intérêt qui aurait des conséquences désastreuses sur le fardeau de la dette et sur les activités économiques » (…), « Un impératif politique pour préserver la crédibilité de la France dans la zone euro », a déclaré Monsieur le Maire.

Des recettes fiscales surestimées

Sur un total de 25 milliards d’euros d’économies, 15 milliards ont déjà été réalisés. Il s’agit des 10 milliards de crédits budgétaires annulés en février et des 5 milliards de recettes engrangées grâce à la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité. Il reste 10 milliards d’euros à trouver : 5 milliards seront demandés aux ministères, sans que leur répartition soit précisée, 2 milliards aux collectivités locales et 3 milliards de recettes supplémentaires, qui devraient être générées par une taxation plus efficace des rentes des énergéticiens.

Bruno Le Maire entend ainsi se placer dans le camp du sérieux budgétaire, rejetant la responsabilité d’une éventuelle annulation de ces mesures sur son successeur. «  Si un futur gouvernement veut revenir sur ce gel des crédits, il suffit d’une signature sur une lettre des ministères des finances, ce n’est pas très compliqué »a déclaré M. Le Maire, qui a indiqué travailler sur un projet de budget pour 2025, tout en observant que cela reviendrait à la prochaine majorité de « valider où faire des économies ».

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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