malgré les « provocations » de son père envers les Juifs, « le FN a toujours été sioniste », estime Marine Le Pen

C’était la dernière étape de la dé-diabolisation : la normalisation ou du moins l’apaisement des relations entre la communauté juive et le Rassemblement national, héritier d’un FN aux origines controversées. Alors que l’attentat terroriste du 7 octobre a polarisé la classe politique, le parti de la flamme s’est rapidement rangé du côté de l’État hébreu dans sa lutte contre le terrorisme islamiste et aux côtés des Juifs. Et ce, face à un antisémitisme alimenté par une partie de l’extrême gauche. Invitée de LCI mercredi soir, Marine Le Pen a justifié sa position.

« Le FN a toujours été sioniste, a toujours été pour la création d’Israël. J’ai toujours défendu sa sécurité. » a proclamé le chef des députés nationalistes. Ce qui ne peut « Cela ne veut pas dire le contraire que les relations entre Jean-Marie Le Pen et la communauté juive ont été extrêmement difficiles. » « Il a aggravé cette difficulté en multipliant les provocations qui ont conduit à notre séparation politique », a reconnu l’ancienne candidate à la présidentielle en référence à l’exclusion très mouvementée de son père en 2015 après sa nouvelle sortie relative à « détail de l’histoire » Chambres à gaz.

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Opposé au grand rabbin de France Haïm Korsia qui soupçonne Marine Le Pen d’agir ainsi par rejet des musulmans et du monde arabe, l’ancien patron du RN a estimé qu’il « n’était pas de bonne foi ». « Il y a un certain nombre de responsables qui continuent à vouloir mener contre moi un combat qui n’a absolument aucune justification », elle répondit. C’est pour cela que, en ces temps de campagne électorale, le leader de l’opposition a jugé que « Le seul mouvement politique qui soit véritablement un bouclier pour protéger nos compatriotes de confession juive de l’idéologie islamiste qui nous est mortelle mais dont ils sont les principales victimes, c’est le RN. » Selon une note de recherche du Cevipof, basée sur une enquête Le mondeGrâce à la Fondation Jean-Jaurès et à l’Institut Montaigne, 18 % des juifs français comptent voter pour la liste menée par Jordan Bardella le 9 juin.

L’exemple des Klarsfeld

Pour rappel, elle et ses lieutenants étaient présents à la grande marche contre l’antisémitisme organisée à Paris et dans plusieurs villes de France le 12 novembre, à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Une participation dont l’aspect polémique avait en revanche diminué, La France Insoumise ayant refusé de prendre part au rassemblement. Pour étayer son raisonnement, Marine Le Pen a pris l’exemple du couple Klarsfeld « dans les déclarations qu’ils font et dans l’autorité qu’ils représentent ».

« Il y a quelques jours, ils ont tenu des propos extrêmement clairs disant que le RN n’était pas antisémite, que moi non plus, que nous étions un parti républicain », elle a continué. L’illustre couple, qui a traqué sans relâche les nazis après la guerre, a été décoré des insignes de Grand-Croix et de Grand Officier de la Légion d’honneur lors d’une visite d’Emmanuel Macron en Allemagne.