malgré le pic épidémique, faut-il encore se faire vacciner ?

Tout au long des vacances de Noël et jusqu’à ces derniers jours, l’épidémie saisonnière de grippe s’est intensifiée partout en France et les hôpitaux ont vu déferler un nombre croissant de patients atteints d’infections respiratoires aiguës. La grippe touche l’intégralité des régions de l’Hexagone et s’intensifie «dans toutes les classes d’âge» et atteint un «niveau très élevé chez les moins de 15 ans», relève Sante publique France. Plusieurs hôpitaux ont d’ores et déjà activé le «plan blanc» pour faire face à l’afflux de patients, comme le CHU de Nantes.

Une campagne de vaccination contre la grippe avait débuté le 15 octobre dernier et les autorités de santé ont appelé les personnes les plus vulnérables à se faire vacciner en priorité. Pour autant, alors que le pays semble atteindre le pic épidémique et qu’un grand nombre de contaminations ont déjà eu lieu, faut-il encore se faire vacciner si on ne l’a pas déjà été ?

À lire aussi
La grippe est-elle plus virulente cette année ?

Oui, répondent les spécialistes, le réflexe de la vaccination est toujours valable. «Il est encore temps», indique ainsi sur son site, dans un message posté vendredi, l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. «Afin de protéger les personnes les plus fragiles et de limiter la pression sur les services hospitaliers, la vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe et la covid-19, en particulier des formes graves de ces maladies», écrit cette ARS. 

Un vaccin pour les personnes âgées ou vulnérables

La vaccination contre la grippe peut être effectuée par les médecins, les infirmiers, les pharmaciens, les sage-femmes ainsi que les étudiants en médecine ou en pharmacie. Sont éligibles à la vaccination toutes les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que les personnes vulnérables : femmes enceintes, personnes souffrant d’obésité ou de maladies chroniques par exemple, ainsi que les membres de leur entourage.

En effet dans certains cas, «la grippe peut évoluer vers des complications graves qui peuvent nécessiter une hospitalisation ou entraîner le décès, et ce particulièrement chez les personnes à risque» explique sur son site l’ARS d’Île-de-France. «Les complications de la grippe touchent principalement les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes souffrant de certaines maladies chroniques (cardiaque, pulmonaire, métabolique, etc.) ou immunodéprimées quel que soit leur âge», ajoute-t-elle, mais «les femmes enceintes présentent également un risque augmenté de complications respiratoires».

Le vaccin contre la grippe est pris en charge à 100% pour les personnes à risque. Les personnes non ciblées par les recommandations peuvent se faire vacciner contre la grippe, mais à leurs frais. Cette vaccination peut également être proposée à tous les enfants âgés de 2 à 17 ans révolus, conformément à un avis rendu par la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Il est rappelé par ailleurs que pour limiter le risque de saturation des urgences et des services hospitaliers, on recommande en priorité de consulter un médecin en ville en cas d’apparition de symptômes grippaux.

À lire aussi
La vulnérabilité à la grippe est-elle une question de génétique?

En moyenne, Santé publique France estime qu’environ 9000 à 10.000 décès par an en France sont attribuables directement ou indirectement à la grippe. Plus de 90% des personnes dont la survenue du décès serait attribuable à la grippe sont âgées de 65 ans ou plus, et donc éligibles à la vaccination.

«Si elle ne permet pas toujours d’éviter la maladie, la vaccination réduit le risque de complications graves ou de décès. On estime que la vaccination antigrippale permettrait d’éviter plus de 2 000 décès en moyenne chaque année» écrit l’ARS d’Île-de-France.

La vaccination demeure donc l’une des préconisations majeures face à la grippe, en plus des mesures désormais bien connues dites «gestes barrières» : lavage fréquent des mains, aération des pièces… Un conseil que formule également auprès de France 3 régions André Sauvignon, médecin généraliste chez SOS Médecins, qui insiste sur le fait qu’il n’est «pas trop tard» pour se faire vacciner contre la grippe, d’autant plus que l’épidémie s’étend encore habituellement jusqu’à fin janvier. En revanche, précise-t-il, «on peut se faire vacciner, mais il ne faut pas être malade au moment où on le fait, et il ne faut pas être en contact non plus» avec des personnes malades.